Présidence de la CRÉGÎM: Le suffrage universel fait son chemin
PERCÉ - À la lumière de la controverse entourant l'élection de la présidence de la Conférence régionale des élus de la Gaspésie-les-Îles (CRÉGÎM), l'idée d'élire son président au suffrage universel fait son chemin dans la région tant à l'échelle politique qu'économique.
Les récentes déclarations de la mairesse de Murdochville, Delisca Ritchie-Roussy, et du préfet de Bonaventure, Jean-Guy Poirier, selon qui l’élection de la présidence est une chose qui doit rester à l’interne, en ont fait sourciller plusieurs. Le maire de Grande-Rivière Bernard Stevens juge que l’élection au suffrage universel serait la solution idéale. Selon lui, cela favoriserait la transparence et donnerait les coudées franches au président qui ne serait ni attaché à une municipalité ni à une préfecture, évitant ainsi tout conflit d’intérêt territorial. «Je suis en faveur du suffrage universel parce que quand on voit ce qui s’est passé à l’interne (de la CRÉGÎM) il semble bien qu’on ne veuille pas impliquer la population. Je souhaite ce suffrage au même titre que ce pourquoi je me suis battu dans la MRC, soit un préfet aussi élu au suffrage universel». On notera que le préfet de la MRC Rocher-Percé est élu au suffrage universel depuis 2010.
Selon M. Stevens, une telle approche pour la CRÉGÎM donnerait davantage de légitimité au nouveau président ou présidente. «Ça donnera aussi la chance à quelqu’un de la population générale de se faire élire pour faire un aussi bon travail que quelqu’un qui est nommé à l’interne».
La mairesse de Chandler, Louisette Langlois, est du même avis en proposant que l’élection se fasse toutefois en même temps que l’élection des maires au quatre ans afin d’éviter des coûts supplémentaires aux citoyens. «Ce serait une excellente idée! En plus, cette personne serait indépendante, elle ne se laisserait pas influencer par les forces de l’interne. Ça favoriserait des décisions neutres et on cesserait ainsi le développement polarisé des territoires et des jeux de coulisses».
L’idée est également saluée par le président du Regroupement pour l’avancement économique de la Gaspésie, Gaston Langlais, qui juge que cette formule donnerait la chance à des gens de talent de présider les destinées de l’organisme et de ce fait de la région. «Écoutez, le président de la CRÉ est plus important qu’un député. Par le suffrage universel, il serait redevable à la population. En ce moment, ce sont des nominations entre amis». M. Langlais fait ici référence par exemple aux préfets qui ne sont pas élus au suffrage universel et qui peuvent tout de même avoir accès à la présidence de la CRÉGÎM en étant nommé par les membres de l’organisme, ce qui était le cas de Bertrand Berger qui en a été le président de 2004 à novembre dernier. M. Berger était aussi maire d’Escuminac et préfet d’Avignon.
Une course à trois?
Tout indique que la course à la présidence de la CRÉGÎM ne se fera pas à deux, mais bien à trois. Joint à ses bureaux, le nouveau et jeune maire des îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, confirme en entrevue être «en réflexion» sur ce sujet. Ce dernier tient toutefois à dire que c’est le développement de la région qui doit primer avant toute chose. «Ce qui est important avant de commencer à se demander qui sera président ou vice-président, c’est de se questionner chacun de notre côté sur l’avenir et le développement de la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine».
Jonathan Lapierre fera ainsi face à la préfet de la MRC du Rocher-Percé, Diane Lebouthillier, et au maire de Gaspé, Daniel Côté, qui a récemment indiqué être aussi en réflexion. L’élection aura lieu le 13 décembre en séance publique de la CRÉGÎM à Gaspé.