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31 octobre 2012 16 h 28

Projet à la mémoire de René Lévesque : déblocage en vue

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L’ex-premier ministre du Québec, René Lévesque, est décédé il y a 25 ans aujourd’hui. C’est peut-être un signe du temps, mais le projet visant à lui rendre hommage dans le patelin qui l’a vu grandir serait sur le point de débloquer.

Des lettres remontant à 1988 réclamaient que la maison du 16 rue Mount Sorel, où la famille Lévesque habitait pendant les 14 premières années de vie de son plus illustre rejeton, soit déclarée «bien culturel».

En 1994, le gouvernement québécois a déclaré la maison «monument historique national», un titre n’ouvrant que subtilement la porte à des subventions pour rénover la maison.

De plus, pendant plusieurs années, les pourparlers entre le ministère de la Culture et le propriétaire de la demeure, Denis Cloutier, ont piétiné, l’État insistant pour que les travaux soient réalisés par un entrepreneur en construction. M. Cloutier voulait faire ces travaux lui-même. La maison se détériore depuis plus de 20 ans.

En 2009, l’ex-bras droit de René Lévesque en matières autochtones et de ressources naturelles, Éric Gourdeau, a tenté sans succès de convaincre M. Cloutier de vendre la maison afin de la transformer en lieu d’évocation des grandes réalisations de son ancien patron.

M. Gourdeau présidait alors la Fondation de la Maison René-Lévesque et son groupe a opté pour un projet de rechange, l’achat d’une maison et d’un terrain situés aussi à New Carlisle, le long de la route 132, appartenant à la famille Jiona, et où l’on placerait des stations illustrant les faits saillants de la vie de l’artisan de la nationalisation de l’électricité.

M. Gourdeau est décédé le 30 juin. Le temps d’arrêt du projet a toutefois été de courte durée. Il a été remplacé par un médecin de Maria, Louis Bernard, homonyme d’un autre proche de René Lévesque.

«J’ai contacté Denis Cloutier et il y a une bonne collaboration. Il est ouvert à intégrer la maison de René Lévesque dans un circuit. Il ne la vendrait pas. Il pourrait y avoir location avec bail emphytéotique. Ça nous permettrait de faire les rénovations et d’y accueillir des visiteurs», précise M. Bernard, qui veut «rendre hommage à René Lévesque le mieux possible, à un coût raisonnable, et de façon durable».

Le projet pourrait intégrer un troisième lieu, le Centre d’interprétation Kempffer, une maison patrimoniale jouant le rôle de carrefour culturel à New Carlisle. Il est situé proche des deux autres composantes de l’initiative, la Maison René-Lévesque, sur l’ancienne propriété Jiona, et le 16 Mount Sorel. Dans ce triangle, on retrouve la statue de René Lévesque.

Le docteur Bernard a rencontré récemment le ministre régional Gaétan Lelièvre et le député de Bonaventure Sylvain Roy et il est encouragé de l’appui que le projet pourrait recevoir de l’État québécois. De plus, la nouvelle loi sur le patrimoine culturel confère un classement à la maison de la famille Lévesque, un statut qui devrait augmenter le potentiel de subventions à la rénovation.

Il est encore trop tôt pour dire combien coûtera le projet, mais le docteur Bernard note que ce sera moins que les 1,6 million que visait Éric Gourdeau.

La Fondation de la Maison René-Lévesque a amassé 200 000 $ jusqu’à présent, une somme comprenant le montant déboursé pour l’achat de la maison Jiona. Louis Bernard souhaiterait que le travail de recherche en prévision de l’aspect interprétation débute avant la fin de 2012.