Quai de Sainte-Anne-des-Monts : des inquiétudes et de la persévérance
SAINTE-ANNE-DES-MONTS - Les récents événements concernant le quai de Percé ont fait couler beaucoup d’encre tout en inquiétant plusieurs Gaspésiens. Celui de Sainte-Anne-des-Monts est dans un état sérieux et soulève de plus en plus d’inquiétude.
Sylvain Gaumond est maître de port au Havre polyvalent de Sainte-Anne-des-Monts. Chaque printemps, il vérifie l’état du quai et évalue les besoins urgents. Pour lui, la fermeture potentielle du quai mènerait à une chute vertigineuse du nombre de touristes. Quant à l’économie, ce serait «le coup de grâce» pour la région.
«Il y aurait des travaux majeurs à effectuer. Depuis plusieurs années, j’effectue des travaux en accord avec Pêches et Océans Canada, mais nous n’avons que des montants minimes pour un quai d’une telle infrastructure».
L’industrie de la pêche
L’industrie de la pêche serait grandement touchée par une fermeture du quai. Pour Mélanie Langlois, adjointe aux actionnaires aux Crustacés des Monts, l’état du quai est une problématique certaine. Avec une production de quatre millions de livres de crevettes par année, le débarquement de la marchandise s’avère une étape de la production plus que primordiale pour l’entreprise familiale qui existe depuis 25 ans.
«Les infrastructures actuelles sont déjà un obstacle à l’accostage des bateaux», indique Mme Langlois. Une possible fermeture du quai l’inquiète grandement puisque le transport de la marchandise deviendrait un défi de taille pour l’entreprise comptant plus de 50 employés.
Trouver du financement
Malgré son désarroi, M. Gaumond croit fermement au fameux proverbe «l’union fait la force». Selon lui, «les citoyens doivent prouver que le quai est important pour eux». C’est dans cet esprit qu’il a créé, avec d’autres citoyens consternés devant l’état du quai, la société Tamaloù. Ce comité a d’ailleurs mis en place un festival ayant attiré près de 6000 visiteurs l’été dernier. Le festival du maquereau, qui sera présenté de nouveau cet été, proposait une myriade d’activités se déroulant sur le quai de Sainte-Anne-des-Monts.
Tous les profits ont servi à l’entretien du quai. M. Gaumond souligne aussi l’appui de la municipalité qui offre fréquemment des services de machineries. Les subventions
se faisant rares, les citoyens doivent souvent trouver eux-mêmes les moyens pour entretenir le quai.
Une histoire révélatrice
S’étant penché longuement sur l’histoire du quai de Sainte-Anne-des-Monts à partir de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, Marc-Antoine DeRoy fait un bilan logique et simple. Selon lui, il s’avère clair que le développement de la Haute-Gaspésie va de pair avec l’état du quai.
La construction du quai en 1917 aura grandement profité à l’économie de la région. M. DeRoy explique que jusqu’en 1977, «près de 500 000 $ ont été consacrés à l’entretien». M. DeRoy précise que le renouvellement de l’équipement avait permis, à l’époque, le développement de l’industrie forestière, la présence d’une traverse vers Sept-Îles jusqu’en 1969 et le débarquement de l’éolienne à axe vertical de Cap-Chat en 1983. Cependant, depuis ces belles années, les réparations majeures sont négligées et l’économie en est grandement affectée.