Religion : entrevue avec Monseigneur Jean Gagnon
Malgré la baisse de la pratique religieuse, Monseigneur Jean Gagnon croit que la foi est toujours présente chez les Québécois.
Dans une entrevue accordée au GRAFFICI.CA à l’occasion de la fête de Noël, le chef de l’Église catholique en Gaspésie explique ce qu’est devenue la foi en 2012, selon lui. «C’est d’avoir confiance en Dieu. Ça ne change pas. L’histoire des humains change, les conditions de vie changent, mais ce qui ne change pas, c’est la personne humaine, dit Mgr Gagnon. Quand tu lis la bible, tu t’aperçois que le coeur humain est pareil : il y a des joies, des peines, on se préoccupe de nos enfants, on se questionne sur l’avenir. La foi aujourd’hui, c’est la confiance en Dieu.»
Mgr Gagnon explique la baisse de la pratique religieuse dans la communauté par la démocratisation des moyens de communications. «Dans les années 1960 et 1970, il est arrivé de grands changements : la télévision, les journaux, la facilité de communiquer. Pour les gens, la seule société qu’ils avaient, c’était la paroisse. On s’ouvrait tout d’un coup au monde entier. La réalité s’est présentée autrement. Les gens n’étaient plus isolés», analyse l’évêque.
Malgré la baisse de la pratique, Mgr Gagnon demeure optimiste. «On va retrouver un équilibre. On a besoin pour vivre de sentir qu’on appartient à un groupe», dit-il. «Moi, si on me dit qu’il n’y a pas de foi en Gaspésie, je dis que ce n’est pas vrai. Elle est un peu éclatée. Elle se vit de façon différente. Je confirme 400 à 500 jeunes par année dans la région», explique-t-il, ajoutant cependant qu’il demeure réaliste. «Ça ne reviendra pas à la situation ancienne.»
Fréquentation des églises pendant les Fêtes
Selon lui, la fréquentation des églises durant la période de Noël illustre que les Québécois ont encore la foi.
Même si la fête a pris une tendance commerciale au fil du temps, mentionne-t-il, elle amène souvent un moment de réflexion et le besoin de se recueillir. «Dans les jours de fête, le sentiment de la foi partagée est plus grand. C’est aussi une motivation plus profonde de pardonner des gestes posés par autrui. C’est humain», dit Mgr Gagnon.