Sylvain Roy souhaite maximiser les retombées de la cimenterie
CARLETON-SUR-MER | Sylvain Roy, député sortant de Bonaventure à l’Assemblée nationale, entend maximiser les retombées du projet de cimenterie de Port-Daniel, s’il est reporté au pouvoir, sous la bannière du Parti québécois, lors de l’élection du 7 avril.
Par maximiser, M. Roy veut dire s’assurer que « les entrepreneurs et les travailleurs gaspésiens seront d’abord considérés » pour les contrats et les emplois qui découleront de la construction et de l’exploitation de l’initiative de Ciment McInnis, un projet totalisant 1 milliard $, dont 800 millions $ à investir à Port-Daniel-Gascons.
« On pense à “l’après”, à un parc industriel, à l’urbanisme, pour les gens de l’extérieur qui s’installeront. On réfléchit déjà aux loisirs culturels », précise M. Roy en entretien téléphonique.
À 49 ans, l’ex-professeur de sociologie qu’il est accepte-t-il bien qu’un projet de cette envergure reçoive les autorisations environnementales sans processus d’examen devant public?
« Je sais que ça crée des discussions. Ça dégénère des fois. Je me fais harceler de façon très intransigeante (…) Le permis a été émis avant telle date et la réalité, c’est que pour l’environnement, les règles ont été suivies. Ça correspond aux attentes du ministère, attentes qui sont claires (…) Je fais confiance aux fonctionnaires du ministère », précise Sylvain Roy.
Il dit appuyer le projet pour « des raisons de santé publique », parce que le secteur de sa circonscription qui l’accueillera a besoin de stimulation, et « qu’une meilleure situation économique est l’un des déterminants de la santé ».
Il sait que la cimenterie produira beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre, mais il croit qu’il sera possible « d’accompagner » Ciment McInnis vers une démarche « de réductions des émissions », mais qu’avant, « on va laisser l’usine se construire ».
Sa position sur le pétrole
Au sujet de l’exploration pétrolière, comme celle que son gouvernement encourage, argent à l’appui, sur l’île d’Anticosti sans étude d’impact environnemental préalable, Sylvain Roy avance que « s’il y a du pétrole, il y aura un BAPE (une évaluation du Bureau d’audiences publiques en environnement) et potentiellement exploitation ».
Il répond à ceux qui dénoncent le statut « d’état pétrolier » de son gouvernement. « Nous avons annoncé l’électrification des transports, un programme Éco-réno (pour augmenter les économies d’énergie) dans lequel nous investissons près de 600 millions et qui générera 1,2 milliard $ en investissements. Nous avons fermé Gentilly (une centrale nucléaire). Mais on se promène avec des autos, pas des chameaux ».
Comment accueille-t-il PKP?
Il accueille favorablement la candidature de Pierre-Karl Péladeau pour le Parti québécois, même si l’homme d’affaires a envoyé des centaines de ses employés en « lockouts » au fil des ans, et qu’il en a remplacé par des briseurs de grève.
« Personne n’a le contrôle sur tout. Ça (cette candidature) ne fait pas l’affaire de tout le monde, mais il a beaucoup d’expérience. C’est un homme articulé (…) Un individu ne pourra contrôler l’ensemble de l’appareil gouvernement (…) Je ne crois pas qu’il va arriver et dire : “On rentre dans les syndicats”. Je ne pense pas qu’il va imposer à l’État une philosophie particulière. Quand on jase entre nous, dans le caucus, on s’influence l’un l’autre. Madame Marois (Pauline, la première ministre) écoute attentivement tout le monde. Personne ne peut prendre toute la place », conclut Sylvain Roy.
Sylvain Roy vit sa troisième campagne électorale en 30 mois. Son expérience politique préalable venait notamment de son rôle de conseiller municipal à Escuminac, où il vit. Il est père de deux enfants et il a profité de son rôle d’enseignant au Cégep de Carleton pour fonder, avec des collègues, le Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable.