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19 février 2014 12 h 08

Tache d’huile demande à Sylvain Roy d’intervenir

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BONAVENTURE – Le mouvement Tache d’huile demande au député péquiste de Bonaventure, Sylvain Roy, de faire pression sur son gouvernement afin que le moratoire portant sur les gaz de schiste et s’appliquant à la vallée du Saint-Laurent, soit étendu à la Gaspésie et à l’île d’Anticosti.

À la tête d’une trentaine de personnes ayant manifesté mardi devant le bureau du député Roy à Bonaventure afin de dire « non à un état pétrolier », Bilbo Cyr et Michel Goudreau, de Tache d’huile, ont questionné la loyauté du représentant de Bonaventure à l’Assemblée nationale.

« En appuyant la décision du gouvernement Marois d’investir 115 millions $ dans l’exploration de pétrole de schiste à l’île d’Anticosti, il se fait la courroie de transmission de ce même gouvernement dans son comté, au lieu de représenter ses électeurs à l’Assemblée nationale », a indiqué M. Cyr.

Il se demande aussi comment il se fait que l’État québécois « n’a mis que quelques semaines à annoncer sa décision d’investir à Anticosti, alors que ça fait un an que la population attend de ce gouvernement un règlement sur la protection de l’eau potable ».

L’investissement du gouvernement se fera en partenariat avec les firmes Pétrolia, Junex et Corridor Resources. Il soulève le plus grand scepticisme auprès d’un expert, le docteur Marc Durand, ingénieur géologue, qui a étudié le modèle d’Anticosti pendant des années avant de conclure que l’extraction de pétrole de schiste sur cette île n’a pratiquement aucune chance d’être rentable.

La manifestation de Tache d’huile avait également pour but d’inciter la Ville de Gaspé à porter en appel un jugement rendu le 10 février par la Cour supérieure, verdict invalidant le règlement de l’administration municipale adopté en décembre 2012 et cherchant à empêcher Pétrolia de forer au puits Haldimand 4 parce qu’il est trop près des résidences, d’un puits et des installations municipales d’approvisionnement en eau.

Interrogé sur les raisons qui incitent le gouvernement québécois à ne considérer que la vallée du Saint-Laurent pour le moratoire sur l’exploration des gaz de schiste, Michel Goudreau a simplement suggéré « parce que nous sommes peu de monde en Gaspésie ».

Bilbo Cyr a rappelé qu’il était pour le moins singulier que le député Roy soit l’un des fondateurs du CIRADD, le Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable, et « qu’il se range du côté d’un gouvernement qui débloque 115 millions $ pour le pétrole à Anticosti et qui investira dans le projet polluant de cimenterie à Port-Daniel ».

Les manifestants ont reçu un appui surprise pendant leur « intervention citoyenne », alors que des étudiants de l’école François-Thibault, située en face du bureau du député, ont ouvert les fenêtres pour scander « Protégeons notre eau potable ».

Tache d’huile profitera d’une manifestation remettant en question l’engagement de l’État québécois dans le secteur pétrolier, demain à 11 heures devant l’Assemblée nationale, pour manifester de nouveau devant le bureau de Sylvain Roy, mais à Carleton, à 11h50.