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7 novembre 2017 11 h 13

Trois projets pour s’accrocher à l’école

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GASPÉ, novembre 2017 – Les élèves gaspésiens persévèrent de plus en plus au secondaire. Le taux de diplomation a bondi de 10 à 12 points de pourcentage en cinq ans dans les commissions scolaires francophones, et de 27 points dans l’anglophone. Comme un élève qui décroche, c’est toujours un de trop, les écoles tentent par toutes sortes de moyens de les garder motivés. GRAFFICI vous présente trois projets, un par commission scolaire.

Une guitare à leur image
À Gaspé, des jeunes de l’école secondaire C.-E.-Pouliot fabriquent leur propre guitare électrique, avec l’aide du luthier Daniel Groleau. « On voulait aller chercher nos jeunes qui sont plus manuels », dit Anne-Marie Roy, responsable du projet.

Les élèves participent à un atelier par semaine pendant 15 semaines, afin d’assembler et de faire la finition d’une guitare à leur goût. « Une année, l’un avait une guitare vert fluo avec des flammes, d’autres la laissent au bois naturel. On en a de tous les styles », dit Mme Roy.  Le projet les « rattache à l’école », ajoute-t-elle.

« Chez au moins 70 % des participants, on a vu une amélioration au bulletin ou un changement de comportement », rapporte Mme Roy. Les ateliers créent aussi des liens entre les élèves des classes d’adaptation et des classes régulières.

Se dépasser hors des classes
« Tout ne s’apprend pas à l’école », c’est le slogan d’un programme choisi par la Commission scolaire Eastern Shores pour encourager ses élèves à persévérer. Ils sont invités à inclure dans leur vie du bénévolat et du sport, ainsi qu’à acquérir des habiletés dans un domaine de leur choix. Ils accumulent les heures de pratique pour obtenir une mention Bronze, Argent ou Or du programme « Duc d’Édimbourg ». 

« Ce sont eux qui choisissent leurs activités, c’est flexible et ce n’est pas compétitif », indique Ann Kelly, qui implante le programme à Eastern Shores.

Les élèves doivent aussi préparer et accomplir une expédition de trois à cinq jours en équipe. Ceux des écoles secondaires d’Escuminac, New Carlisle et New Richmond feront une randonnée pédestre, ceux de Gaspé et Chandler, un parcours en raquettes.

Les étudiants très motivés lèvent la main en premier, admet Mme Kelly. Mais des élèves plus à risque de décrocher, comme ceux du parcours orienté vers le marché du travail, s’inscrivent aussi. « Ça  leur donne un but en dehors de l’école ». dit-elle.

Commencer tôt
En 2012, la Commission scolaire René-Lévesque (CSRL) a misé sur l’innovation pour réduire de 35 % à 10 %, et même à 5 % la proportion d’élèves du primaire risquant d’éprouver des difficultés en lecture et écriture. « Zéro est impossible, alors que viser un taux de 90 à 95 % hors de la zone de risque est ambitieux », résume Sylvie Legault, coordonnatrice des services éducatifs aux jeunes à la CSRL.

Avec le concours du chercheur Pascal Lefebvre, la CSRL a développé les « communautés d’apprentissage professionnelles », qui mobilisent « tous les partenaires à l’école, donc les parents, enseignants, professionnels et gestionnaires, et les gens de l’extérieur, donc de la santé, des bibliothèques, les maisons de la famille, les centres de la petite enfance, la municipalité, le CLSC », ajoute-t-elle.

La réussite d’un élève devient aussi la responsabilité de tous les professeurs, pas seulement du titulaire de classe. « Un meilleur apprentissage donne une meilleure confiance de l’élève en ses capacités, plus de motivation scolaire, qui mène à la persévérance et une éventuelle réussite à long terme », assure Mme Legault.

Diplomation en hausse

Pour mesurer la persévérance scolaire, le ministère québécois de l’Éducation, du Loisir et du Sport compile le taux de diplomation et de qualification après sept ans. Il s’agit de la proportion d’élèves qui, avant l’âge de 20 ans, ont obtenu un diplôme ou une qualification sept ans après leur entrée au secondaire, à la formation générale, en formation professionnelle ou à l’éducation aux adultes.

Ce taux a connu une augmentation marquée à la commission scolaire anglophone Eastern Shores. Seulement 50 % de la cohorte entrée au secondaire en 2003 avait obtenu un diplôme ou une qualification sept ans plus tard. Pour la cohorte entrée en 2008, ce taux avait grimpé à 77 %. C’est très proche du taux de l’ensemble du Québec, qui est de 78,8 %. À noter: les données d’Eastern Shores incluent les résultats d’écoles de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et des Îles en plus de la Gaspésie.

À la commission scolaire des Chic-Chocs, le taux de diplomation et de qualification demeure le plus bas en Gaspésie, à 71,6 % pour la cohorte 2008, la dernière compilée. L’amélioration est toutefois marquée puisque les élèves entrés cinq ans auparavant, en 2003, présentaient un taux de 61,9 %.

À la commission scolaire René-Lévesque, le taux a bondi de 65,1 % à 77,1 % en cinq ans.

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