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8 mars 2012 15 h 12

Un dernier quart de travail pour le sergent Claude Ross

Après plus de 30 ans au sein de la Sûreté du Québec, le sergent Claude Ross effectue aujourd’hui son dernier quart de travail.

Relationniste du corps policier pour l’Est-du-Québec, M. Ross est bien connu des médias et de la population à titre de porte-parole de la SQ lors d’événements importants. Originaire de Price, Claude Ross a débuté sa carrière de patrouilleur le 26 mai 1980 au poste de New Richmond. À ses débuts, le jeune policier avait la réputation d’être sévère avec les automobilistes.  

«C’est une fleur d’être sévère en matière de sécurité routière. J’émettais plus de 300 billets par année. Par contre, c’était fait de façon intelligente. Tout le monde se connaît ici. Parfois, l’automobiliste recevait son billet tout de suite, mais il pouvait s’en tirer avec un simple avertissement quand c’était un peu sur la ligne. Par contre, il n’y avait pas de seconde chance».

De fil en aiguille, Claude Ross a accédé à un poste de responsable des relations communautaires à New Richmond. «J’ai eu la chance d’apprivoiser la jungle médiatique avec des capsules de prévention à CHAU-TV. Ç’a été une histoire d’amour de six ans.»

Crise amérindienne

À peine nommé au poste de relationniste en 1998, Claude Ross a dû composer avec la crise amérindienne.

«Quelle belle école! J’arrive aux communications sans coaching dans l’ère du fax et on part sur une crise autochtone à Listuguj. Tous les gros réseaux francophones et anglophones arrivent sur les lieux. On apprend vite à faire des communiqués de presse et des points de presse. Mes patrons me demandaient d’avoir des copies des bulletins de nouvelles. J’ai dû réquisitionner des vidéos et enregistrer le tout de ma chambre d’hôtel.»

Au même moment, un autre drame est survenu dans le secteur. «On retrouve le corps du curé Laurent Leblanc assassiné à 200 mètres d’une des barricades. On doit alors organiser un point de presse en pleine nuit pour répondre aux questions des médias», souligne le policier

Expériences éprouvantes

Au cours de sa carrière, le sergent Ross a dû composer souvent avec la détresse des proches de victimes d’accident ou de meurtre.

«Les causes non résolues, comme celle du meurtre de Sonia Raymond sur une plage de Maria en 1996 et les accidents mortels impliquant des enfants, sont difficiles. On ne peut faire autrement que de transposer ça dans nos familles. Sauf qu’une fois que c’est terminé, il faut mettre ça dans un tiroir sinon ce sont des années de cauchemar. Si on ne peut faire ça, aussi bien ne pas devenir policier».

Comme une famille

Bien qu’heureux de prendre sa retraite, le sergent Ross ressent tout de même des émotions particulières. «C’est un peu comme si après 30 ans de vie commune avec ma conjointe, chaque jour elle me dit que je suis le plus beau et le plus fin et qu’elle m’aime de plus en plus et que je lui dis : je te quitte.»

Le sergent Ross se retire de la vie policière pour se consacrer, entre autres, à un de ses passe-temps favori, la moto. Il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas prêt d’oublier son passage à la SQ.« C’est ma deuxième famille. Jusqu’à ma mort, je serai un gars de la SQ».

Le remplaçant de Claude Ross, le sergent Claude Doiron, sera en poste dès lundi après avoir apprivoisé son nouveau travail sur la Côte-Nord.