Un livre et une maison d’édition pour Marie-Ève Trudel Vibert
GASPÉ – Un premier roman et une maison d'édition sont lancés par l'entrepreneure et écrivaine Marie-Ève Trudel Vibert de Gaspé.
L’auteure, âgée de 30 ans, présentera samedi à Percé La fille de Coin-du-Banc, un livre qui exploite le thème du suicide, du mal de vivre et témoigne de ceux qui partent et de ceux qui restent. C’est l’histoire d’une jeune femme de Coin-du-Banc qui a eu des jumelles à l’âge de 20 ans. À 40 ans, elle trace le bilan de sa vie.
« On est comme dans ses mémoires. Elle raconte comment ça s’est passé, de l’accouchement jusqu’à tous les obstacles qu’elle a surmontés. On est dans le quotidien d’une jeune mère de famille qui ne fait que s’occuper de ses enfants et qui n’a pas de projet de vie », explique Mme Trudel Vibert.
Ce livre est le fruit d’un long travail de création puisqu’elle a commencé à tabler sur son projet à l’âge de 15 ans. « Je ne me fixe pas de chiffre. J’espère vendre les 500 livres que je me suis fait livrer à Gaspé », dit-elle. Elle a commandé 1000 exemplaires au total de son bouquin. Il sera en librairie à compter de juin.
Une maison d’édition pour publier son livre
Pour publier son roman, Mme Trudel Vibert a créé sa propre maison : Les Éditions 3 sista. La conseillère en intervention jeunesse au Carrefour jeunesse emploi (CJE) de la Côte-de-Gaspé a toujours eu un intérêt marqué pour la littérature et l’écriture. Elle rêvait d’être écrivaine, mais se lance dans des études en enseignement. Elle abandonne rapidement et passe au BAC en communication des relations humaines.
C’est en 2010 que le rêve d’écriture arrive, avec la participation à un camp littéraire à Pohénégamook, au Bas-Saint-Laurent. Elle revient ensuite à Gaspé où elle travaille depuis au CJE.
C’est à force d’aider les jeunes à persévérer dans leur cheminement que son propre cheminement d’éditrice est né : « Je me suis rendue compte en janvier 2013 que je ne pouvais pas les aider à trouver leur projet de vie si moi je n’avais pas le courage de faire le mien. Le CJE a été la pierre angulaire du projet, mon bac en littérature », image Mme Trudel Vibert.
C’est en voulant lancer son premier roman que les démarches ont été faites pour fonder sa propre maison. « Je tenais à faire un roman presque à 100 % gaspésien. La seule chose qui n’a pas été faite en Gaspésie, c’est l’impression » indique Mme Trudel Vibert alors que l’illustration de son livre a été faite par l’artiste Gilles Côté.
Elle entend en faire une maison d’édition à caractère social : « On va publier de la fiction, des romans, de la poésie, des recueils de nouvelles. Ça va exploiter sous le couvert de la fiction des problèmes sociaux. Je veux qu’on en parle via les œuvres que je vais éditer », souligne-t-elle.
À la vente de chaque livre, un dollar sera versé à une fondation. Pour La fille du Coin-du-Banc, la Fondation André Dédé Fortin, consacrée au suicide, recevra les sommes recueillies.
Elle publiera un deuxième livre en septembre. L’auteure Stéphanie Perron de Montréal traitera de l’homosexualité à l’adolescence et la dessinatrice Orbie de Percé a illustré le prochain bouquin.
Au total, cinq projets de livres sont sur la table pour la prochaine année.