• vendredi 29 mars 2024 06 h 22

  • Météo

    3°C

  • Marées

Actualités

22 janvier 2012 21 h 38

Un projet de compostage connaît un vif succès à La Martre

Depuis juillet 2011, la municipalité de La Martre composte en grand. Plus de 60 % des 134 foyers (268 résidents) ont pris part à l’initiative de compostage à domicile, selon un rapport déposé en décembre par la Coop du Cap, une coopérative de solidarité en amont du projet.

«Les résultats de la phase I sont vraiment super bons», s’enchante l’une des copilotes du projet au conseil municipal, Marie-Eve Saint-Laurent. On est fier que les gens aient embarqué malgré le scepticisme du début. Il y en avait qui étaient sur la défensive, qui avaient peur que ça représente une grosse charge, que ça soit accompagné de mauvaises odeurs…»

L’initiative du compostage à domicile provient de Valérie Allard de la Coop du Cap, qui après avoir reçu l’aval de la municipalité, a coordonné la réalisation du projet, par la distribution de brochures et la présentation d’ateliers sur le compostage.

Grâce à une subvention du Fonds Éco-IGA, vingt-cinq compostières ont été distribuées dans la municipalité, qui comprend les villages de La Martre et de Cap-au-Renard. La MRC Haute-Gaspésie a aussi manifesté son appui, en avançant 25% du budget.

Trois options étaient offertes pour favoriser au maximum la participation citoyenne : composter chez soi, devenir une maison d’accueil du composte ou composter chez le voisin. Ainsi, 49 nouveaux foyers (dont 35 où on y vit à l’année) se sont prêtés à l’aventure, plusieurs compostant déjà.

En vue du printemps

«Pour la phase II, qui devrait débuter à la fin du printemps prochain, on veut atteindre 80% de participation, avance Jean-Jacques Élie, l’autre conseiller municipal impliqué. C’est un objectif réaliste», croit-il. La participation de sept entreprises est aussi prévue.

«Avec la prochaine étape, on compte faire un suivi sur les acquis, pour encourager les gens à continuer, renchérit Mme Saint-Laurent. Par exemple, on veut apporter des alternatives aux difficultés des gens. On ne tient pas que ce soit éphémère, mais ça se maintienne d’année en année.»

Vers une réduction des déchets

Depuis octobre dernier, Georges Mantha (photo) ainsi que sa conjointe Louise Lévesque, des résidents de Ruisseau-Vallée à Cap-au-Renard, compostent régulièrement, en jetant dans leur nouvelle compostière des déchets organiques domestiques, comme des filtres à café, des pelures de légumes, etc. «Ça va venir enrichir le sol de notre jardin», explique-t-il, conscient de «mettre moins de déchets au chemin qu’avant.»

Jean-Jacques Élie estime qu’il a réduit «au moins de moitié, voire du deux tiers» la quantité de déchets de son ménage depuis qu’il composte. «On consomme beaucoup de fruits et légumes» précise-t-il, ajoutant du coup être un «maitre du recyclage.»

Marie-Eve Saint-Laurent espère que cette baisse de déchets au sein de la municipalité aura des répercussions financières positives. «On voudrait que notre proposition de faire peser les déchets de la municipalité soit retenue par la MRC, dit-elle, «une démarche très logique», de l’avis de M. Élie.

«Si on n’arrive pas à faire baisser les taxes liées aux matières résiduelles, on espère au moins maintenir les coûts, sans les faire augmenter», avance la dame. Les deux conseillers municipaux sont confiants que «la MRC ne leur imposera pas un bac brun d’ici quelques années, avec les coûts les accompagnant.»

Une vision durable

«On veut aussi que les lieux publics de la municipalité soient des endroits pour récupérer et composter, soutient Mme Saint-Laurent. Il y a encore du travail à faire pour consolider tout ça, mais on est sur la bonne voie.»

M. Élie espère que d’autres municipalités emboiteront le pas. «On est les premiers à le faire en Haute-Gaspésie… mais il serait intéressant de lancer le projet de compostage à domicile à la grandeur de la MRC, indique-t-il. Pas de raison que ça ne marche pas à Marsoui, à Rivière-à-Claude, même à Sainte-Anne-des-Monts! La Martre est en train de se développer une micro-expertise là-dedans, s’enthousiasme M. Élie. On pourrait peut-être l’exporter!»