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6 septembre 2012 16 h 58

Une installation artistique magistrale à Marsoui

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René Faulkner a réalisé une installation magistrale présentée en quatre pièces sur le littoral de Marsoui. Son œuvre «Quai se passa-t-il? Que se passera-t-il?» se veut un hommage aux quais abandonnés de la Gaspésie.

L’idée lui est venue, il y a un an, lorsqu’il a découvert, au dépotoir de Marsoui, les pièces du vieux quai de l’endroit, démoli il y a environ trente ans. «La vibration ressentie à la vue et au toucher des ruines et des résidus de ces structures de bord de mer m’ont fortement interpellé», se souvient l’artiste de La Martre. Il n’en fallait pas plus pour qu’il propose l’idée d’en faire une œuvre artistique à la municipalité de Marsoui, qui a souri au projet.

Réalisation

Au printemps, aidé par la machinerie lourde de la municipalité, il a fait sortir cent poutres du vieux quai oublié pour en faire une installation en quatre pièces. Soutenu financièrement par la Conférence régionale des élus de la Gaspésie-les-Îles et la municipalité de Marsoui, il s’est affairé, pendant quatre mois, au montage de l’imposante oeuvre.

Démarche

«L’installation «Quai se passa-t-il» se veut une réflexion inspirée par le symbolisme et la réalité, explique M. Faulkner. «Artiste visuel sensible, je me questionne sur ce qui a façonné notre passé et ce qui s’offre pour l’avenir du territoire et de l’homme. Par cette œuvre, j’ai choisi d’offrir la beauté pour tenter de comprendre le désarroi et inviter à la réflexion. La beauté passe par la texture et le matériau. Le désarroi se voit dans le laisser-aller et le délaissement navrant de tous ces quais devenus le symbole de la confusion et de l’abandon de notre patrimoine.»

Les quatre immenses pièces composées des ruines du quai sont ornées par des arches construites à partir de bois neuf. «J’ai voulu faire de cette installation une réflexion sur le passé et le futur, soutient le créateur. Les morceaux et les poutres du quai nous parlent d’hier, tandis que la porte d’arche en bois neuf interroge l’avenir.»

Son installation cherche également à montrer le côté grandiose de l’ancien quai. «Les gens sont impressionnés de voir que j’ai réussi à faire quelque chose avec ces poutres, raconte-t-il. Ça fait ressortir de bons souvenirs chez les gens qui se rappellent de l’ancien quai. Cet été, je suis venu presque tous les jours et les gens étaient contents de parler à l’auteur de cette œuvre.»

«Je souhaite que cette installation artistique soit un objet de divertissement et une source de réflexion pour demain», continue M. Faulkner.

Déclinaisons de l’oeuvre

L’inspiration de ces vieilles poutres de bois ne s’est pas arrêtée uniquement à l’installation de bord de mer. L’artiste en arts visuels en a également tiré vingt-huit clichés, dont sept qui ont été exposés dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie, tout juste derrière son installation.

Les vingt-et-une autres photos ont été exposées tout l’été dans l’église de Marsoui. «Ma recherche est esthétique, mais également philosophique, précise-t-il. Elle est non pas un cri de revendication, mais le souffle inspirant pour des jours meilleurs et harmonieux.»

Parcours

Le Montréalais d’origine est passionné par la photographie, l’illustration, le pictural et la deuxième dimension. Après une formation collégiale en arts plastiques et en photographie, il a développé son apprentissage, ses recherches et ses expérimentations relatives aux textures pendant vingt ans.

René Faulkner revisite et rebâtit l’image. Il accorde beaucoup d’importance à la prise de vue. Une fois la photo croquée, il utilise la technologie pour créer des atmosphères et des ambiances. Le résultat en sera tantôt bouleversé, tantôt adouci, tantôt dénaturé. L’atmosphère ainsi produite est issue de la sculpture-assemblage, du concept visuel, de l’installation ou de l’affichage.

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