• lundi 18 novembre 2024 05 h 37

  • Météo

    4°C

  • Marées

Blogue citoyen

Culture
14 avril 2016 16 h 54

ANATHÈME SUR LES SATANISTES

l’amour
voilà la seule solution
simple
quétaine
puissante
exigeante
l’amour
grand théorème de Ressuscitator
colossal bon gars
le reste ment
même le bonheur
surtout sous son masque hédoniste
avec ses shows de boucane
en phallus turbo
mais l’amour de quoi?
de l’argent?
du cul?
du pouvoir?
le mal
lui
rit
des messes noires et autres dispositifs occultes vétustes
il dégaine sa télécommande
pour éteindre les Chants de Maldoror
et bâiller les enseignements de Mein Kampf
inculte
il ne brandit plus le Marteau des sorcières
ne fornique plus avec les succubes
il canarde autrement
s’actualise
se remodèle avec l’air du temps
parfois conscient
mais massivement ignorant
sans comprendre
sans vouloir admettre
l’évidence
il peut prétendre sans sourciller
que le bandit ne mérite pas de punition
bêler ses sermons avortons
par amour complice
étouffer pour exulter
dans ses compulsions lubriques
s’oublier dans le paradis artificiel des pressions sadiques
ou dans des convulsions ludiques
branché à sa console
comme le cancéreux avec son soluté
vénérer le SSE 50
syntoniser des ordures
affectionner les faussetés scandées comme saints canons
pendant que les deux mains dans l’eau de vaisselle
je surveille les mélèzes qui poussent
la tôle qui transpire
sous le zénith incandescent
je me laisse couler dans trop de gorgées blanches
le temps me rate
mais je garde la posture
du prospecteur
même si ma jalousie rebondit
à tous bouts de champs
sur le papier qui dicte
le précepte
fais ce que doit
je persiste
sans éteindre mon fantasme de sa survie
mais où me mène le flattage du clavier
mes errances sur des planches cirées
si ça ne gonfle pas ma superbe?
une sourdine passe
voilà
que j’échappe l’éclat du prisme
dans le duvet de ma distraction
j’avais pourtant capté une onde unique
encore de l’art gaspillé
comme ces billets oubliés dans mes culottes
partis en voyage dans le lavage
dommage
je m’enlignais sur un autre bon filon
mais à la place
je me traîne encore en béquilles
à travers les nids de poules de mon territoire infirme
qui aime se suicider à petit feu
visage à deux faces
empire de broche à foin
alors pourquoi essayer de gosser le logos
quand un de mes voisins sur deux
n’a même pas assez d’yeux
pour un entrefilet saignant
de gazette cheap
pourquoi m’acharner
quand ils mangent si peu de mots
adoptant un régime riche
en carence de sens
cette évidence me tue
les colorants artificiels me tuent
la mauvaise humeur me tue
la haute technologie me tue
je ne peux plus satisfaire
la cadence de mes jongleries
vous m’avez eu
satanistes d’aujourd’hui
Malfoy est-il fou?
un ersatz de Tchaïkovsky
s’interpose
dans sa sauce Harry
offre une fenêtre
à Guillaume à Ludger
lui refile un douze à pompe
pour aller à la chasse au somptueux
pourquoi la pénurie de savon m’arrête maintenant?
pourquoi Excalibur se plante dans mon divan?
je le dis avec des crottes de fromage pognées de travers dans mon automatisme
alors que mon poêle
avec ses dents brûlantes
se nourrit d’éditoriaux sagaces
ces analyses qui me redisent
que la majorité déteste réfléchir
que la majorité déteste le silence
que la majorité se déteste
faudrait-il donc interdire l’acte de réfléchir
pour lui redonner de la saveur?
interdire le silence?
abolir la sclérose en plaques
et les opéras?
dans le fond
tout ça ne sert à rien
dans leur matin
alors allons!
continuons à voter
pour la grande ablation
par homéopathie
tant de gens
aiment le guacamole
le banjo
les nachos transgéniques
les smoked meats aux antibiotiques
et les pétroleuses en monokini
tutoyeuses incomparables
à la mi-temps du Super Bowl
tant de gens
dans leurs bons sentiments
aux bons moments
croient réellement
en l’amour
seule solution
simple
quétaine
puissante
exigeante
l’amour
tel que défendu par les déflagrations d’images analgésiques
qui éclaboussent
jusque dans les plus petites fentes
de notre éveil
où nous révisons
il révise
tu révises
je révise
où j’use mon sang
en pédalant dans le postulat
que tout commence
par l’enfance
alors comment expliquer
notre énigmatique préférence
pour le coït interrompu?