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8 décembre 2015 17 h 09

AUTOUR DE LA TABLE DE NÉGOCIATION

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| GASPÉ, 8 décembre 2015 – Bien que la Conférence de Paris sur les changements climatiques soit rendue à mi-parcours hier, il restait tout de même beaucoup à faire en vue d’arriver à un accord visant à limiter le réchauffement de la planète à 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle.

Les négociateurs des 195 pays qui participent à la conférence de Paris ne sont heureusement pas partis d’une page blanche pour rédiger le document qui doit faire consensus au plus tard le 11 décembre prochain. Des mois, voire des années de tractations préalables à la COP21 ont permis de débuter l’actuel marathon de négociations avec en main un document de 55 pages qu’il reste à peaufiner et à préciser.

Ainsi, au début de la semaine dernière, ce texte de base contenait plus de 200 options ouvertes et plus de 1200 expressions ou phrases entre crochets qui doivent faire l’objet de discussions. À titre d’exemple, les négociateurs doivent parfois choisir entre les mots «devrait » ou «doit»,  qui  présentent des niveaux de contrainte d’ordre différents pour les pays signataires. Chaque mot et chaque virgule du texte a donc son importance.

D’ailleurs, plusieurs sous-comités travaillent sur des aspects spécifiques de l’entente.
Les pourparlers ont progressé à pas de tortue au cours des derniers jours, si bien qu’on peut se demander comment il sera possible d’accoucher d’une entente solide d’ici vendredi prochain, d’autant plus que les sources de désaccord sur des éléments fondamentaux sont encore nombreuses. C’est le cas entre autres du financement (100 milliards par année) des pays du Sud par ceux du Nord afin de les aider à s’adapter aux conséquences des changements climatiques. La question de la répartition des efforts de diminution des GES entre pays développés, émergents et en développement constitue une autre pierre d’achoppement dans ces négociations.

De nombreuses délégations restent fermes sur leurs positions, ce qui contraste avec les discours d’ouverture qui appelaient à mettre en œuvre, pour le bien commun, des solutions ambitieuses de toute urgence. La fracture entre les pays pauvres et les pays développés est plus apparente  que jamais. Qui plus est, l’organisme OXFAM a déposé un rapport dans lequel il mentionne que «les changements climatiques sont intrinsèquement liés aux inégalités économiques»  puisque «dix pour cent des habitants les plus riches de la planète sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2, alors que la moitié la plus pauvre du globe n’est responsable que de 10 % des rejets polluants.»

Ce lundi, c’est finalement à partir d’une «version améliorée» de 48 pages de l’entente en devenir que les ministres de l’Environnement ou de l’Énergie des différentes délégations vont travailler pour conclure, souhaitons-le, un accord à la hauteur des attentes. Mais pour y arriver, ils devront outrepasser leurs propres intérêts nationaux et afficher une ouverture comme jamais ils ne l’ont fait auparavant. J’ai bien peur, malheureusement, que le scénario ne se termine pas de façon aussi positive que je le souhaite, l’humain en société étant ce qu’il est avec ses paradoxes.

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NOTE SUR L’AUTEUR
Biologiste de formation, Steve Pronovost est originaire de la Mauricie et demeure à Gaspé depuis une quinzaine d’années. Il occupe un emploi au parc national Forillon et affectionne les activités en plein air. Steve Pronovost est également président du Conseil régional de l’environnement Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CREGIM). Il blogue chaque mois sur GRAFFICI.CA, sur des sujets en lien avec l’environnement.

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