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Blogue citoyen

16 octobre 2015 16 h 56

COIN GAUCHE : VOTER OU NE PAS VOTER, LÀ EST LA QUESTION

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Aujourd’hui, voter est devenu de moins en moins un devoir pour le citoyen moyen, mais plutôt un exercice obligé sans grand enthousiasme, un peu comme passer la balayeuse ou sortir ses vidanges… Voter représente donc de moins en moins un devoir, mais plutôt un droit, n’en déplaise à bien des peuples de la planète qui rêvent encore un jour de pouvoir voter.

La campagne électorale est enfin terminée. Le rideau vient de tomber sur ce triste spectacle qu’est devenu celui de la politique. Allons, rien ne va plus, place au vote maintenant. Place à cet autre spectacle démocratique que l’on renouvelle aux quatre ans, dans lequel de plus en plus de gens ont du mal à se retrouver. Sans trop réfléchir, j’allais ajouter : « Que le meilleur gagne! », mais je vais me retenir, puisque cette phrase, surutilisée, associée habituellement au domaine sportif, n’est pas toujours porteuse de sens dans le monde politique…

On le sait tous, la campagne électorale a pris l’allure d’une course à relais interminable. Résultat : jamais je n’ai senti la population, toutes allégeances confondues, aussi déconnectée des mamelles de cette drôle de bête qu’est la politique. Plutôt inquiétant comme constat.

Pendant ce temps, en Gaspésie

Que penser également du redécoupage de la carte électorale de notre belle Gaspésie? Rien pour nous donner le goût de nous présenter aux urnes, du moins pour une partie de cette Gaspésie qui semble avoir été charcutée par un apprenti boucher, équipé d’un couteau mal affilé. Quelle idée d’avoir créé ce « monstre » qu’est le comté Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, comté assis entre deux chaises, entre la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Un comté artificiel où le tissu socioéconomique et culturel est disparate et désincarné du quotidien des populations qui y vivent. Un mariage forcé. On sait ce que ça donne, hein? Au moins, on parle la même langue! Le 20 octobre au matin, la Baie-des-Chaleurs, région gaspésienne qui se ressemble et s’assemble assez bien, va se réveiller sans avoir le même député, la MRC Bonaventure faisant partie du comté Gaspésie-les Îles. Beau p’tit mal de tête. Ça, c’est pour les gens qui s’en sont aperçus…

Fais ce que doit, advienne que pourra

Même si le portrait global que je viens de tracer est peu reluisant, les Gaspésiens doivent se manifester aux bureaux vote et envoyer un message clair à Ottawa, quel qu’il soit. Depuis trop longtemps, la Gaspésie s’apparente à une sous-région aux yeux du gouvernement fédéral. Nous sommes négligés, abandonnés, peinturés dans le coin. La Gaspésie ne clignote pas fort sur le tableau de bord d’Ottawa. Cependant, jusqu’à preuve du contraire, nous faisons toujours partie du Canada et nous n’avons pas de modèle plus participatif et démocratique que le mode de scrutin uninominal à un tour (qui, pour cette raison, n’est pas véritablement démocratique), qui revient tous les quatre ans pour choisir le candidat en qui reposera notre destinée.

Le fédéral est devenu un acteur fantôme en Gaspésie. Il a perdu son rôle d’acteur de soutien il y a belle lurette. Dans notre région, son action se traduit par de nombreux désengagements. On a qu’à penser aux phares, aux quais, au chemin de fer, à l’assurance emploi, et j’en passe. C’est triste. Vraiment triste.
Le vote est-il l’acte de citoyenneté par excellence? Je ne crois pas. Le vrai devoir de citoyen consiste à s’informer et à agir en conséquence.

Aller voter, malgré tout

Malgré tout, je crois que les Gaspésiens se doivent d’aller voter, peu importe leurs convictions et leurs valeurs, et cela, au risque de voter blanc si aucun parti ne correspond à leurs aspirations. Le jour où les médias annonceront que 30, 40 ou 50 % de l’électorat a voté blanc (et non annuler son vote), un nouveau modèle plus représentatif, plus démocratique et près des citoyens verra forcément le jour. Faudra rebâtir une nouvelle machine. Non?

La Gaspésie, on le sait, a des défis considérables et de toutes sortes qui l’attendent. On a qu’à penser à la démographie, aux infrastructures, au transport, à l’environnement, au maintien des services sociaux de toutes sortes, à la sauvegarde de nos acquis chèrement obtenus dans le passé.

Nous devons voter dans le sens de nos valeurs. Si un parti incarne véritablement vos valeurs, il faut sauter dessus. Dans le cas contraire, il faut se lever de son fauteuil et voter blanc, donc pour aucun des candidats qui se présentent. En votant blanc, le message est clair. Il permet d’exprimer qu’aucune proposition des candidats ne vous intéresse en étant quand même allé voter. S’abstenir de voter est inutile. C’est perdre le droit d’exprimer son mécontentement envers la politique. Quant à annuler son vote, cela sème la confusion sur vos réelles intentions.

Même si c’est tentant, nous n’avons pas les moyens de nous désintéresser de la politique. La région a plus que jamais besoin de citoyens impliqués et engagés. Une nouvelle lutte pointe à l’horizon : celle, encore et toujours, de l’avenir de la Gaspésie. Être un citoyen engagé, c’est faire de la politique. C’est s’intéresser à la démocratie qui s’exerce et qui s’applique dans le quotidien. C’est faire de la politique autrement.