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Économie
4 juin 2015 14 h 29

DÉCEVANT, M. LEGAULT

Jamais je n’ai vu un chef de parti démontrer autant de mépris et d’incompréhension à l’endroit de notre région et de ses réalités. Pourquoi un tel acharnement pour dénigrer un investissement de 1 milliard de dollars? Pourquoi un « NON » aussi catégorique à l’endroit de la Cimenterie de Port-Daniel? Cette prise de position est décevante, mais doit-on s’en surprendre face au peu d’intérêt que démontrent la CAQ et son chef à l’endroit de notre région?

Un bon investissement

Rappelons que cet investissement fait l’objet d’un très large appui sur notre territoire. Élus, citoyens, organismes de développement économique se sont mobilisés pour signifier au Québec tout entier que la cimenterie de Port-Daniel est nécessaire à la diversification de notre économie et que ses retombées se feront sentir sur l’ensemble de l’économie québécoise. Ce projet, nous l’attendions depuis plus de deux décennies. À sa tête, une grande famille d’entrepreneurs, les Beaudoin, qui fait rayonner le Québec dans le monde entier. Ces derniers ont placé leur confiance dans notre région et dans ses potentiels. Plutôt que de décrier cet investissement, monsieur Legault et ses troupes devraient se réjouir qu’une famille aussi crédible que les Beaudoin ait choisi le Québec pour investir. Vous conviendrez avec moi que des projets de développement économique de cette envergure ne sont pas monnaie courante en ces temps de rigueur budgétaire!

Pas de cadeau

Le chef de la CAQ prétend que le gouvernement du Québec fait un cadeau à Ciment McInnis en autorisant un prêt de 250 millions de dollars et une participation en capital-actions de 100 millions de dollars. Ce que monsieur Legault ne dit pas, c’est que ce financement se fait aux conditions du marché et qu’à terme, les retombées fiscales seront de près de 360 millions de dollars sur 20 ans. Aucune subvention et des gains pour les contribuables que nous sommes. Bref, le gouvernement du Québec fait une bonne affaire avec cet investissement. Merci à Philippe Couillard et à Jacques Daoust, le ministre du Développement économique, d’avoir donné leur confiance à ce projet.

Et l’environnement

À bout d’arguments, le chef de la CAQ et ses députés évoquent maintenant des considérations environnementales pour dénoncer la cimenterie. Une fois de plus, ce que monsieur Legault ne dit pas, c’est que la cimenterie sera, sur le continent, la plus performante sur le plan de la productivité. Elle sera aussi la plus respectueuse de l’environnement avec des émissions de gaz à effet de serre de moins de 20 % par tonne de ciment par rapport à la moyenne nord-américaine.

Quelle solidarité pour la région?

Je n’ai pas souvenir d’un message de solidarité de la part de François Legault à l’endroit de la Gaspésie. Ses prises de position contre l’éolien, qualifiant ce développement « d’erreur », ont contribué à miner une filière que nous avons mis plus d’une décennie à faire naître. Pour le chef de la 2e opposition officielle à l’Assemblée nationale, notre salut passerait par l’agrotourisme! Pas très édifiant, n’est-ce pas, de la part d’un chef de parti qui ne cesse de se réfugier derrière son statut d’homme d’affaires pour nous convaincre de ses compétences en matière d’économie?

Deux poids, deux mesures

Au printemps 2013, le chef de la CAQ et député de l’Assomption, pressait le gouvernement du Parti Québécois d’intervenir dans son comté pour diversifier l’économie suite à la fermeture de l’usine Électrolux qui employait 1300 travailleurs. Il accusait même le gouvernement de l’époque de ne pas « comprendre le dossier ». À grands cris, il réclamait une action gouvernementale, des ressources et des subventions pour minimiser les impacts d’une telle fermeture. Où est la différence avec Ciment McInnis?

Ces derniers n’ont pas demandé la charité au gouvernement, mais bien des outils financiers, aux conditions du marché, qui permettront de créer des emplois et de diversifier l’économie gaspésienne. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » de la part du chef de la CAQ? Pourquoi ce qui est bon pour son comté ne serait pas bon pour la Gaspésie?

La responsabilité d’un chef de parti

Un chef de parti qui aspire à devenir Premier ministre et à former le gouvernement à la responsabilité de tenir un discours et des positions qui suscitent l’espoir, autant sur le plan économique que sur le plan social. Il a le devoir de se mettre en « mode solution » et de travailler de concert avec les citoyens des régions pour s’arrimer à leurs priorités. La population gaspésienne n’a pas besoin des leçons paternalistes de monsieur Legault, mais bien d’un chef de parti qui prendra le soin de tendre l’oreille et d’écouter plutôt que de décider pour la Gaspésie.