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Blogue citoyen

1 avril 2015 9 h 38

DEVENIR ENTREPRENEUR EST À LA PORTÉE DE TOUS

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Ta priorité est l’action. Laisse les discours de concertation régionale, de planification stratégique et de langage de gestionnaire aux gestionnaires. Tu es un entrepreneur! La paperasse et les documents n’ont jamais fait avancer un navire. Je veux voir de la passion, de l’action, du mouvement et du travail. Faire, au lieu de planifier.

Je ne te dis pas que la planification ne sert à rien, je dis seulement que le plus important, quand vient le moment de démarrer, c’est de démarrer, pas de planifier.

Tu veux te trouver un conjoint ou une conjointe, vas-tu te faire un plan d’affaires? Pas du tout. Tu vas te fier à ton instinct, te faire confiance et sortir te vendre.

En affaires, c’est la même chose. Tu te fais confiance, tu te vends et tu vends un produit ou un service. Ce n’est pas plus compliqué que ça.

Je crois que le temps passé à écrire un plan d’affaires devrait être investi dans du concret au lieu d’essayer de prouver à un comité de bénévoles que tu es capable de lire l’avenir pendant qu’ils essaieront de te prouver qu’ils en sont aussi capables. Personne ne connait l’avenir. Et le prévoir est un jeu hasardeux rempli de suppositions.

Ton plan d’affaires devrait tenir sur une page. Tu trouves ça exagéré? Je peux faire un compromis à une page recto-verso:

•    Tu vends quoi?
•    Pourquoi?
•    Dans quelles poches vas-tu prendre l’argent?
•    Qui sont tes clients?
•    En quoi ça améliore leur vie?
•    Comment vas-tu transférer cet argent dans tes poches à toi?
•    Il reste combien dans ton compte à la fin de la semaine?

Si tu es incapable de répondre à ces questions en vingt minutes, ça ne fonctionnera pas. Et ce n’est pas d’écrire un roman de 100 pages répondant à ces questions qui te permettra de concrétiser ton projet.

Mais si ton histoire se tient, tu devrais te lever le matin et te mettre à te vendre et à vendre ton produit. Pas planifier, mais vendre. Vendre. Toujours. Confronter la réalité, fournir la marchandise et facturer. Du matin au soir. Et le vendredi, tu dois vérifier si tu as assez facturé pour ce qu’il y a eu de dépenses. Addition, soustraction. Le pécule doit entrer plus qu’il ne sort.

Pas besoin d’un budget de trésorerie de vingt pages. Ton produit n’est pas parfait? C’est normal, tu l’amélioreras en cours de route. N’aie simplement pas la prétention d’être le meilleur, n’aie pas peur de te tromper, de te retrouver dans des situations embarrassantes.

Fais-toi confiance!
Et face à face, dans le blanc des yeux, on m’aurait donc expliqué ce que ça implique réellement d’être entrepreneur. Au-delà de l’image qu’on peut s’en faire et de ce que les politiciens aimeraient qu’on soit. Car la route est longue et parsemée d’embûches.
J’aurais aimé qu’on retire les lunettes roses du développement régional et qu’on m’explique réellement la réalité de l’aventure. Il aurait pu également continuer ainsi…

Prends des risques. Pas des risques du genre passer à l’épicerie à la caisse rapide 12 item, avec 15 items dans ton panier. De vrais risques : retirer son gardien de but 2 minutes avant la fin d’une partie, durant une série 3-3, ça, c’est un risque. Soit tu gagnes, soit tu perds.

Dans la réalité, ce n’est pas tout à fait aussi rigide que ça. Si ton plan de match ne va pas comme prévu, tu auras toujours la possibilité de t’ajuster, de revoir le produit, changer de clients, mais toujours vendre et agir.

Ton plan changera, c’est une certitude. Imagine donc si ton œuvre littéraire de 100 pages doit être modifiée, vas-tu le mettre à jour à chaque fois? Et tu vas le faire pour qui? Pour rassurer des gens qui n’ont pas confiance en toi?

En plus, je vais te dire autre chose. J’ai fini par apprendre à la dure… Les banquiers ne lisent pas les plans d’affaires. Ils veulent de l’équité, une valeur positive. Ton roman, ils ne le liront pas. Ils te poseront juste les mêmes questions que je t’ai posées au début de ce texte. Et ils vérifieront s’ils pourront récupérer leurs billets s’ils t’en prêtent.

Pas de chi chi, pas de préliminaire. Et c’est bien ainsi. L’époque où le gérant de caisse prêtait sur gage de confiance est terminée. Ta cote de crédit est bonne, la lumière verte allume. Elle est mauvaise, ce sera la rouge qui s’allumera. Alors, passe donc ton temps à cultiver ton jardin, à récolter, au lieu de passer l’été à planifier quel est le meilleur endroit où planter tes oignons.

Et comment faire pour savoir si ça va ou pas? Et bien, c’est en te fixant des objectifs. En te mesurant. Tu atteins tes objectifs? Fixe-t’en des plus gros. Tu ne les atteins pas? Change de stratégie.

Car le jeu est rapide, changeant, la compétition internationale, il faut prendre plaisir à jouer.

Déchaîne tes passions. Positionne-toi comme un leader. Certains vont t’aimer, d’autres non. Agir, vendre, fournir la marchandise, facturer, se tromper, s’ajuster, recommencer. Et quand la roue commencera à tourner, tu pourras pousser la machine plus loin. Bâtir une équipe. Embaucher. Congédier.

N’aie pas peur de l’échec. Aie peur des regrets. « J’aurais pu me lancer en affaire… »

Aujourd’hui, après 10 ans de travail, d’observation de l’économie gaspésienne, j’ose me demander pourquoi personne ne tient un tel discours et pourquoi le langage des gestionnaires de la concertation et de la planification du développement économique est aussi dominant. Selon moi, ce dont la Gaspésie a vraiment besoin c’est de se développer à travers la passion et l’action d’entrepreneurs déterminés.