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Culture
28 août 2015 13 h 37

JE T’ÉCRIS DE LA MAIN DROITE

Je t’écris de la droite.
La main de la majorité du monde.
La majorité silencieuse.
On raconte bien des histoires sur mon cas.
Que j’aime le hockey,
boire de la bière,
manger de la viande,
regarder la TV,
me promener en quatre roues puis en ski-doo.
On dit aussi que je suis individualiste,
surconsommateur,
pollueur,
sexiste
puis raciste.
Y en a qui ont besoin de tout étiqueter.
Y en a qui parlent pour rien dire.

Comme tout le monde,
j’ai mes opinions.
Comme tout le monde,
j’aime ça faire ce que je veux quand je veux.
Puis comme tout le monde,
y’a plein d’affaires qui me choquent.
Mais tu me verras pas dans rue avec une pancarte.
Pas de temps à perdre.
Y’en a qui pensent que je comprends rien à la politique.
Ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent.
Je m’en sacre.
Moi, je vote du bon bord.
Du bord où ça rapporte.

Pourquoi tu penses que le monde veut pas entendre parler d’environnement,
de souveraineté,
de solidarité ?
C’est pourtant simple.
On est tannés de se forcer.
Quand t’as de quoi à vendre,
ç’a pas besoin d’être beau,
bon,
pas cher.
Ce qui est important,
c’est que ça nous aide à moins forcer.
C’est la même affaire pour les idées.
Si tu veux que ça pogne,
faut pas que ça soit trop forçant.
Moi,
j’aime ça
être assis.

Ce que j’haïs le plus dans la vie,
c’est de me faire faire la morale.
Je comprends pas les écolos
puis tous ceux qui veulent changer le monde.
Plutôt que de s’arranger pour que j’aie envie de les écouter,
ils font tout pour m’écœurer.
T’es pas comme ci, t’es comme ça,
tu devrais pas faire ci, tu devrais faire ça,
tu devrais pas penser comme ci, tu devrais penser comme ça.
HEILLE !
Quand ils seront capables de me parler comme du monde,
je ferai peut-être mon bout.
En attendant,
moi itou j’essaie de gagner ma vie.
Assis.
Moi itou,
je me demande où c’est qu’on s’en va.
Je suis peut-être pas le plus connaissant
ni le plus vaillant,
mais moi au moins,
je passe pas mon temps à chialer contre tout.
Moi au moins,
quand je me couche le soir,
j’ai pas de misère
à m’endormir.