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Économie
27 octobre 2015 17 h 17

LA FIN DERRIÈRE LES MOYENS

À titre de membre d’une société, notre devoir citoyen commence par circonscrire les défis auxquels nous désirons nous attarder et les raisons qui nous poussent à mettre en relief ces derniers. Notre position citoyenne doit prendre appui sur des données les plus justes possible et se fonder sur deux postures principales. Précisons-les : elles nécessitent de penser au-delà de ses intérêts personnels, c’est-à-dire d’envisager nos problématiques en fonction des intérêts collectifs pour réussir à déterminer quelles seront les meilleures réponses à y apporter sur le temps long. À titre d’exemple, est-ce que le modèle d’exploitation de nous ressources naturelles, notamment celles qui sont non renouvelables, permet réellement d’enrichir les Gaspésiennes et Gaspésiens sur plusieurs générations, à l’opposé de ce qui s’est fait à Murdochville ou avec la morue. Si la réponse est non, nous avons donc là un enjeu citoyen et collectif d’importance.

Cette aptitude à se décentrer est un travail exigeant qui nécessite, pour bien y arriver, un bagage de connaissances suffisant afin de prendre part au dialogue en société; l’importance et la valeur de l’enseignement résident entre autres ici. Ces échanges seront possibles à partir de référents communs avec notre groupe d’appartenance. Les déterminants de ce groupe étant principalement culturel et historique, nous pourrions définir à gros traits nos groupes d’appartenance comme étant d’abord locaux, puis gaspésiens, ensuite québécois et finalement canadiens. Notez l’importante différence culturelle et historique qui existe entre le troisième et le dernier les rendant difficilement conciliables.

Soulignons à nouveau l’importance du passage à l’école afin de s’instruire sur la connaissance permettant de partager les problématiques et leurs origines. Cette lecture s’avère essentielle pour réussir à proposer des solutions et alternatives communes nous permettant de modifier notre condition afin de la rendre meilleure.

À ce sujet, trois éléments. D’abord, la qualité et la profondeur des problématiques mises en relief durant cette campagne électorale se sont avérées pauvres compte tenu, et c’est le cas particulièrement en Gaspésie, d’imposants défis auxquels nous sommes confrontés. Second constat, il importe de le souligner cette faiblesse qui, non seulement émane des difficultés qu’ont les candidats à biens articuler leur pensée, mais qui relève aussi les mêmes difficultés que nous éprouvons, comme citoyen, à bien la définir. Troisième constat, et fonction des deux premiers, force est de constater que pour l’ensemble des joueurs sur la glace : citoyens, représentants et gouvernement, nous partons avec deux prises contre nous. La partie ne sera pas facile à gagner, soyons honnêtes et reconnaissons pourquoi.

Ainsi, les contours de la glace et les finalités du jeu étant à ce point flous, il ne sera pas surprenant qu’au-delà des cas de figure exemplaires, les politiques publiques que déploiera ce gouvernement rencontreront difficilement le niveau d’exigence auquel nous convie l’état de situation.

Il me semble donc nécessaire de poursuivre le dialogue en collectivité afin de se doter des meilleurs outils possible pour s’attaquer aux imposants chantiers qui nous préoccupent.

Vous en connaissez, de ces défis. À nous maintenant de mobiliser nos médias, nos 5 à 7, nos soupers entre amis et autres assemblés de cuisines pour élever progressivement notre niveau de compréhension collectif de ces problématiques. Ce faisant, nous réussirons à traduire ces dernières en éléments concrets qui se rapporteront à la réalité, plutôt qu’à l’espoir, et proposer des ébauches de solutions. Partant de là, nous pourrons porter ces dernières vers ceux qui ont accepté la charge d’étudier, d’analyser et reconnaître notre contexte pour amener nos propositions auprès du regroupement d’élus que forme un gouvernement. Ce dernier qui a la charge de traduire à son tour ces propositions de solutions sous forme de politiques publiques visant un mieux-être collectif dans le temps. À l’exact opposé de ce qu’a fait le partir Conservateur depuis dix ans, et de ce que fait le PLQ depuis son élection.

Conclusion, à la lumière de la situation qui prévaut en Gaspésie, force est de constater que, soit la lecture que nous avons du réel est inadéquate, soit que les solutions historiquement apportées ne fonctionnent pas bien, ou encore que le modèle économique auquel on nous convie présente des failles majeures. Dans tous les cas, comment expliquer l’état de pauvreté permanent à l’intérieur duquel évolue la Gaspésie?

Le constat étant ici… Qu’elles sont les propositions crédibles sur lesquelles vous investiriez réflexion et action?