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24 novembre 2015 15 h 56

ODE À LA BIENVEILLANCE

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Je vous écrivais dans mon texte précédent, vouloir explorer davantage le sens du « vivre autrement », et comprendre en quoi le fait de vivre ici, en Gaspésie, façonne-t-il le quotidien? Façonne-t-il les êtres qui choisissent ce coin de pays?

J’ai un début de réponse : il crée chez vous une bienveillance. Une bienveillance que je dirais contagieuse. Contagieuse, parce que ses tentacules s’étendent aux différents groupes sociaux, sphères d’activités, champs de compétence, ce qui la rend omniprésente. Et c’est là que réside toute la beauté gaspésienne, toute la douceur de ce coin de pays que je désire faire mien.

La bienveillance, c’est une magnifique Marie-Lise, accompagnée de sa non moins magnifique Florence, qui sonne à la porte quelques jours après mon arrivée pour nous inviter à nous joindre à sa famille et ses amis, le temps d’un BBQ chez elle, tout simplement pour nous aider à mieux nous intégrer, et pour que nos enfants puissent se faire des amis dans le voisinage.

La bienveillance, ce sont les dames aux caisses du marché Métro, avec qui je jase de mes projets (je suis une jaseuse, je n’y peux rien, je tiens ça de mon père) et qui s’informe par la suite : « Et puis les rénos, ça avance? As-tu fini ta peinture? L’as-tu réussi ton gâteau? »  Chaque fois avec le sourire et une étincelle dans les yeux.

La bienveillance, c’est la pétillante Marie-Ève qui passe quelques heures avec moi un soir de semaine pour m’expliquer les rouages du milieu des communications dans la Baie-des-Chaleurs, et me transmettre ses contacts.

La bienveillance, c’est Manon au Bureau de poste, mère elle aussi de trois garçons, qui s’informe des miens, qui me dit qu’elle aime les voir embarquer dans l’autobus le matin, que ça lui rappelle l’époque où les siens étaient petits. Toujours avec une douceur dans la voix et le regard.

La bienveillance, c’est Mathieu, Steve et Marie-Andrée, Anick et Bastien, qui nous offrent un verre réconfortant le soir de l’Halloween, à nous parents de vampires, sorcières et autres monstres bourrés de sucre.

La bienveillance, ce sont les mères d’enfants et les enseignantes membres de l’OPP (l’organisme de participation des parents) de l’école Bourg, qui vont peler et couper 40 livres de patates et 20 livres de carottes, cuisiner 12 livres de viande, préparer des cipailles et des petits gâteaux pour 200 enfants pour le diner de Noël du 22 décembre.

La bienveillance, c’est sentir tout un village concerné par le bonheur et le bien-être d’une famille nouvellement arrivée dans le coin.

C’est sentir que nous sommes les bienvenues parmi vous.

Et si vous croyez que j’exagère, détrompez-vous! Votre accueil est loin d’être anodin.

En neuf ans de vie à Québec, je ne me suis jamais sentie tout à fait chez moi. Après trois mois chez vous, je me sens chez nous…

Et si c’était ça le « vivre autrement »?