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Blogue citoyen

11 janvier 2016 17 h 21

« ON NE RÉSOUT PAS UN PROBLÈME AVEC LES MODES DE PENSÉE QUI L’ONT ENGENDRÉ. » – Albert Einstein

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Évidemment, la question des modes de pensée n’est pas simple. Juste soumettre l’idée à la plupart de nos dirigeants qu’il pourrait exister d’autres façons de voir le monde résulte souvent à la mort de cette conversation. Comme dans le cas de l’adage populaire de l’autruche qui se mettrait la tête dans le sable par peur de quelque chose, il serait sain de remettre en question ces idées reçues que l’on tient pour acquises et qui jonchent notre quotidien intellectuel.

Ce qui m’amène à une réflexion sur la question d’une nouvelle instance de concertation régionale en Gaspésie. Question complexe s’il en est une, comme toute question touchant à la gouvernance d’un peuple.

Pourrions-nous seulement nous entendre collectivement en 2016 sur ce que gouverner veut dire? Lorsqu’une entité, quelle qu’elle soit, s’approche de ce concept de gouvernance, elle n’a d’autre choix que de le faire avec une extrême ouverture et une transparence exceptionnelle. Si elle veut agir rapidement, déjà nous devrions regarder cet exercice avec perplexité. Si elle veut utiliser l’argent public, qui vient désormais pratiquement toujours avec des attaches idéologiques liées au parti politique élu du moment, le doute devrait aussi faire partie de l’équation.

Si la question d’avoir une ou des instances de concertation n’est probablement pas à remettre en question, les façons de nous organiser en tant que peuple elles, le sont … et gravement! Une instance qui reposerait sur un regroupement d’individus non élus ou élus par une population sans grand intérêt pour la chose politique me semblerait pratiquement inutile, sinon dommageable pour le peuple.

Il me semble que nous ne devrions pas vouloir une instance de concertation à tout prix. Pourrions-nous prendre le temps de réfléchir collectivement à un concept démocratique qui nous permettrait de participer et non plus seulement de regarder et de subir cette démocratie?

Bien sûr, ce n’est pas du système féodal qui est le nôtre qu’il faille attendre une proposition ou même juste l’intérêt d’agir en ce sens. Les acteurs privilégiés élus à répétition qui, s’ils n’ont pas toujours le même visage, viennent néanmoins presque exclusivement de la même strate néo aristocratique de la société, n’ont aucun intérêt à ce qu’un système autre que représentatif  plus ou moins bien défini soit utilisé.

Il serait peut-être temps que nous (celles et ceux qui ont envie de vivre dans des collectivités saines et organisées de manière collégiale) cessions d’être timides envers la chose politique. Organisons-nous et cessons de jouer à la victime subissant tout ce qui vient d’en haut. Faisons confiance à notre intelligence, à toutes nos intelligences.

S’il est une chose qui ressorte des résultats de chacune des campagnes électorales québécoises et canadiennes des trente dernières années, c’est que nous n’avons plus collectivement confiance en ce système politique désuet auquel de moins en moins de gens participent.

La Gaspésie a présentement le luxe d’être orpheline gouvernementalement parlant. Serons-nous capables d’y voir une opportunité de nous réorganiser intelligemment, ou choisirons-nous encore le sentier débroussaillé qui mène exactement au même endroit à chaque fois ? Dans le mur …