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Blogue citoyen

3 novembre 2016 12 h 48

QUE CEUX QUI LE PEUVENT, AGISSENT!

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J’estime qu’environ un ou deux pour cent de la population peut être considérée comme étant des acteurs de changement. Ceux et celles qui dédient la majeure partie de leur vie de manière consciente et concrète, soit au bien commun, soit à une forme concrète de justice sociale ou à tout le moins à un mode de vie ayant un minimum d’impact négatif sur les gens et sur la planète. En Gaspésie, on parle de 800 à 1600 personnes. Soyons positifs ! Plus d’un millier de personnes venant de 44 municipalités. Il devrait donc y avoir dans votre entourage entre vingt et quarante personnes qui sont déjà dans l’action.

Mais soyons aussi concrets. Dans un premier temps, répertorions ces acteurs de changement. Un merveilleux outil a été développé dans le Bas St-Laurent par Marie-Ève Arbour pour tracer le portrait : Visages régionaux.

Allez y ajouter votre initiative personnelle ou suggérez-en une qui devrait s’y trouver. Ajoutez les patenteux et patenteuses de votre entourage ou les gens qui ont des savoirs anciens en train de se perdre. Pour se réorganiser, nous devons savoir qui fait quoi, mais aussi qui sait faire quoi. Puis, au fur et à mesure que le portrait se dessine, il y a fort à parier que plusieurs personnes, inspirées par ce qui se fait autour d’elles, souhaiteront s’investir elles aussi. Qui fait quoi – Qui sait faire quoi – Qui veut faire quoi, triptyque de la réorganisation.

Pourquoi devrions-nous nous réorganiser, diront certains. Pour être très franc, ça me fait toujours plaisir de prendre le temps pour discuter avec les personnes qui posent la question. Mais pour ce qui est de la réorganisation présentement nécessaire, ce n’est pas de séances d’information dont nous avons le plus besoin, mais d’assemblées citoyennes organisationnelles. Nous devons prendre tous les moyens pacifiques à notre disposition afin de nous organiser nous-mêmes, parce que si nous ne nous organisons pas nous-mêmes, d’autres sont en train de le faire à notre place.

Nous nous laissons mener par un si petit nombre d’opportunistes qui n’ont d’yeux que pour leurs propres intérêts. La notion de bien commun ne fait pas partie de leur vision du monde. Et pourtant, nous sommes ceux qui les nourrissent. Dans ma vision d’une réorganisation positive, il y a prioritairement le détournement du plus grand nombre possible de fonds monétaires des profiteurs vers les réels investisseurs. Ceux et celles qui ont une vision à long terme et pour le bien-être des gens et de la planète.

Le réseau est là, il existe déjà, mais nous ne l’utilisons pas encore à son plein potentiel… très loin de là. Quelquefois, il ne faudrait qu’un de tout petit réajustement. Par exemple, Gaspésie gourmande qui peut être perçue comme visant une clientèle touristique ou ayant plus de moyens financiers que plusieurs d’entre nous, recense déjà un grand nombre de producteurs et productrices d’ici. Le réseau de distribution semble déjà bien organisé mais, pour la plupart des producteurs, le gros de leur vente se fait à l’extérieur de la région pendant que nous mangeons des carottes venues d’Israël. Un non-sens (à tellement de niveaux) sur lequel il nous faut travailler avant qu’il ne nous rattrape.

La réorganisation dont nous avons besoin ne doit pas se limiter à notre consommation. Elle peut, et doit toucher nos façons de vivre ensemble, les façons dont nous voulons prendre nos décisions collectivement, inclusivement et dans le respect de tous les membres de notre communauté. Elle doit inclure l’éducation que nous souhaitons transmettre à nos enfants et doit refléter nos valeurs et non celles de politiciens aux mains liées par le commerce et qui ne voient de salut que dans la mondialisation.

Nous sommes intelligents, nous avons tout ce dont nous avons besoin pour organiser nos vies avec intégrité et en lien avec les défis économiques et environnementaux auxquels nous devons faire face.

Un ou deux pour cent de la population, ça peut paraître peu. La différence n’est pas dans le nombre, mais dans la façon dont ce nombre s’organise.

Agissons!