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Blogue citoyen

18 décembre 2015 15 h 45

QUE PENSER DE LA DERNIÈRE SESSION PARLEMENTAIRE DE QUÉBEC?

En fait, mis à part lors du vote de lois (et encore, concernant la pertinence de celles-ci, c’est une autre chose, j’y reviendrai plus loin), à quel moment nos députés sont-ils vraiment essentiels?

Jetez un coup d’oeil à tout le niaisage qui a cours durant la période des questions et il n’y a pas beaucoup de différences avec les « mon père est plus fort que le tien » que se lance les enfants durant la période de récréation de nos écoles primaires. Pas fort, pas fort…

La différence entre les « flos » qui se chamaillent dehors et ceux de l’Assemblée nationale est que les seconds nous coûtent plus de 100 000 $ chacun par année, incluant pour plusieurs une pension généreuse du genre à laquelle ne peuvent aspirer nombre de contribuables qui doivent en faire les frais.

Si on dressait une liste des lois votées par les élus et qu’on ne conservaient que celles qui ont un rôle essentiel dans notre société, la liste ne serait pas longue. Nos élus, à mon avis, ne s’attardent pas à des questions qui me semblent vraiment en valoir la peine et ce, en empiétant en chemin sur des champs de compétences du fédéral.

Tenez, les partis de l’Assemblée nationale sont en accord, sans la moindre opposition, avec le projet de loi 64, la Loi sur l’immatriculation des armes à feu, alors que le peuple n’est pas aussi unanime. Qui, parmi nos élus, se lève pour défendre les droits des 500 000 propriétaires d’armes à feu du Québec? Représentatifs, nos élus? Vraiment?

Au Québec, les personnes étant reconnues coupables d’infractions sexuelles doivent s’inscrire au Registre national des délinquants sexuels. Malheureusement, celui-ci ne peut être consulté que par les corps policiers. Au lieu de gaspiller l’argent des contribuables dans un inutile registre québécois des armes à feu, le gouvernement ne pourrait-il pas procéder à la mise en place d’un registre public des prédateurs sexuels? Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu avance l’idée, je la partage, et je ne suis certainement pas le seul en accord avec lui. Je lisais plus tôt cette semaine dans les médias que le premier ministre Couillard s’oppose à un tel projet.

Et les élus de la région, de même que la place de la Gaspésie dans les débats? Quand j’ouvre le site Internet d’un journal régional, mon compte Facebook ou bien mon compte Twitter, pour apercevoir un député qui accapare l’espace médiatique uniquement pour qu’on présente une photographie de sa petite personne en train de remettre aux représentants d’un organisme communautaire un chèque de «son argent » (en fait, de son budget discrétionnaire, de l’argent pris de force aux contribuables), qu’il annonce, qu’il rend hommage à monsieur X ou madame Y, ou qu’il se fait photographier avec l’aîné de sa circonscription, je ne vois pas en quoi il a de quoi s’exciter le poil des jambes.

Pourquoi nos médias ne questionnent-ils pas de manière plus serrée de tels politiciens, pour le bien-être des citoyens? Ne le font-ils pas par peur de représailles, ou par complaisance?

Tant qu’à moi, un député ne devrait même pas avoir droit à un fond de pension et on devrait fixer un maximum d’années pour siéger comme député. Ainsi, les politiciens carriéristes seraient moins nombreux. On pourrait même obliger nos élus à occuper un emploi à temps partiel pendant leur temps au Parlement ou à l’Assemblée nationale. Nourrir à la petite cuillère une personne âgée en perte d’autonomie, changer la couche d’un jeune enfant dans un CPE ou balayer la rue aiderait nos élus à demeurer humbles.

Le gouvernement n’est pas la solution à nos problèmes. Il en est plus qu’autre chose la raison, quoi qu’en pense les trop nombreux partisans de la gauche, majoritaires, en Gaspésie comme ailleurs, qui souhaitent voir l’influence des élus s’accroître, en espérant que nos problèmes vont disparaître, comme par magie.

Le jour où nos élus auront le courage de faire face de manière concrète aux problèmes auxquels nous faisons face, que ce soit le déclin et le vieillissement de la population de la région, qui sont à mon avis inexorables, ou la nécessité de stimuler la formation de notre population pour qu’elle soit capable de faire face aux défis de l’avenir, de même que l’immigration pour amener du sang neuf en Gaspésie, en éliminant les entraves au développement de nos ressources, nos élus pourront compter sur mon support. Ce moment me semble encore lointain.

Par leur attitude actuelle, ils ne me donnent pas envie de les supporter, mais pas du tout. Nous n’avons pas encore atteint le fond du baril, politiquement parlant. En sommes-nous conscients?

Pour lire le billet de Pascal Alain de son coin gauche, cliquez ici.