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Économie
17 avril 2015 12 h 00

QUE PENSER DU DERNIER BUDGET PROVINCIAL? « PAS ASSEZ LOIN ENCORE! »

Que cela nous plaise ou non, comme je le disais dans mon texte du mois dernier, le Québec traîne un déficit qui atteint maintenant 274 milliards. Si nous ne prenons pas volontairement, dès maintenant les mesures nécessaires pour le résorber, nous devrons le faire par la force des choses plus tard et ce sera encore plus difficile. Je ne reviendrai donc pas sur le déficit qui est pelleté dans la cour des générations futures, vous pouvez vous référer à mon billet précédent pour les détails.

Ce budget, bien qu’encore trop timide, comporte néanmoins, à mon sens, des aspects intéressants, notamment en ce qui a trait à l’abolition de la taxe santé, de même que les mesures visant à encourager les travailleurs âgés à demeurer sur le marché du travail. C’est que, avec le vieillissement de la population, un nombre croissant de postes devront être occupés par des « têtes grises », et ce, même dans des endroits qui nous semblent inhabituels, comme les restaurants rapides. De toute manière, ceux parmi nous qui n’ont pas été assez prévoyants pour mettre de l’argent de côté pour nos vieux jours n’auront pas le choix de travailler plus longtemps.

Donner plus d’argent au gouvernement, ce n’est uniquement, à mon avis, que de lui donner des raisons de plus de gaspiller davantage. L’allègement du fardeau fiscal aux entreprises, de même que le « bouclier fiscal » vont faire en sorte que des sommes d’argent vont demeurer dans les poches des entreprises et des contribuables ce qui aura, on peut l’espérer, un impact sur la consommation.

Je ne crois pas que ce budget soit la plus grande nuisance d’une relance de l’économie québécoise. Il ne faut pas négliger l’impact négatif de toutes les législations gouvernementales qui découragent le plus les entrepreneurs parmi nous de se lancer en affaires. Couper dans les budgets publics et réduire le fardeau fiscal ne suffira pas, il faut faire plus encore.

En résumé donc, je crois que le budget Couillard-Leitao va dans le bon sens, mais pas assez loin encore.

Pas de coupures en santé, ni en éducation

Un article récent de Paul Wells, du magazine McCleans, amène une perspective différente. Divers gouvernements ont été accusés de couper à la hache et à la scie mécanique, que ce soit celui de Bourassa, comparé durant les années 1980 à celui de Margaret Thatcher, ou bien celui de Jean Charest, qu’on estimait du genre de celui de Mike Harris, durant les années 1990.

Philippe Couillard  est accusé de « pencher à droite » et de couper tout autant, sinon plus encore que ces prédécesseurs libéraux. Or, est-ce la réalité? Pas du tout!

En nous fiant aux données sur le sujet, les dépenses en santé et en éducation cette année, au Québec, vont AUGMENTER de 2.7 % et de 1.9 %, ce qui ne peut qu’être considéré comme un gel budgétaire, et non comme des coupures radicales.

Le budget Couillard-Leitao de cette année présente un taux de croissance des dépenses en santé qui s’établit comme suit :

•    4,2 % en 2014-2015
•    1,4 % en 2015-2016
•    1,9 % en 2016-2017
•    2,9 % en 2017-2018

Pour ce qui est de l’éducation maintenant :

•    1,6 % en 2014-2015
•    0,2 % en 2015-2016
•    1,6 % en 2016-2017
•    2,4 % en 2017-2018

Avez-vous noté que les dépenses dans chaque domaine augmentent annuellement et ne tombent jamais dans le rouge? Ces données se retrouvent ici, à la page 43 du budget. Le gouvernement Couillard ne respecte pas ses engagements précédents relativement à la croissance des budgets, mais il est faux de dire qu’il y a des réductions.

De vraies coupures ont eu lieu, sous un gouvernement péquiste, en 1999-2000, celui de Lucien Bouchard. Bernard Landry était alors son ministre des finances, pour ensuite succéder à Bouchard. On peut comparer avec le Tableau 2.15, du budget 1999-2000, à la page 64. Entre 1995-1996 et 1998-1999, le budget total en éducation a été réduit de 10 %, tandis que les dépenses en santé ont baissé de 3,3 % entre 1994-1995 et 1997-1998.

Il n’y a pas que Le Devoir qui est en guerre contre le gouvernement Couillard
Dans son texte, Paul Wells note aussi que le journal Le Devoir est en guerre contre le gouvernement Couillard, le mot « austérité » ayant été utilisé 315 fois dans le journal, du 1er janvier au 1er avril 2015, alors que ce même mot a été utilisé 18 fois seulement, durant cette même période, en 1998, alors que le PQ était au pouvoir.
En voyant et en écoutant les médias, j’ai en moi l’impression qu’il n’y a pas que Le Devoir qui est en guerre contre le PLQ, de même que la droite. La sympathie d’une majorité de représentants des médias penche idéologiquement vers le PQ et vers la gauche. Un sondage sur le sujet a été réalisé en France en 2012 et je crois que les résultats qu’on obtiendrait ici pencheraient dans la même direction.

Je persiste à croire que si les médias québécois étaient vraiment objectifs dans leur traitement des nouvelles, la perception de la population, relativement à tout ce qui se passe au niveau politique et économique, serait différente.

Sondage français

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L’ARÈNE POLITIQUE DE GRAFFICI.CA met en opposition, chaque troisième jeudi et vendredi du mois, Pascal Alain (Coin gauche) et P.A. Beaulieu (Coin droit). Ce mois-ci, GRAFFICI.CA a demandé aux « combattants » de dire ce qu’ils pensent du dernier budget provincial.