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Économie
26 mars 2015 12 h 15

UN JOUR POUR LA TERRE, C’EST PAS ASSEZ!

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Notre bonne vieille planète Terre a déjà soufflé ses 4 milliards de bougies. À côté de cela, même l’histoire entière de l’humanité pèse pas lourd. Alors, vous êtes conscients tout comme moi qu’en tant qu’individu, nous ne sommes que de passage sur cette planète, et plus que brièvement. Même les sociétés sont vouées à naître et mourir. L’Empire romain n’a d’ailleurs plus le lustre qu’il affichait il n’y a pourtant pas si longtemps…

UNE PERCEPTION DE L’ENVIRONNEMENT EN MOUVANCE
Avant d’être sapiens, l’Homme a été erectus. Il a évolué dans un environnement souvent inhospitalier, mais il a su s’adapter et devenir ce que nous sommes aujourd’hui.

Au fil du temps, la relation qu’a entretenue l’humain avec son environnement a changé en fonction de ses croyances, de ses besoins et de ses connaissances. Auparavant, on croyait que la terre était plate. Alors, ceux qui osaient prétendre qu’il en était autrement passaient pour des fous.

Il fut aussi une époque où les marécages étaient perçus très négativement, car ils étaient source d’histoires de monstres ou de dragons menaçants. De nos jours, on ne craint plus les milieux humides, mais ils sont néanmoins bien souvent persécutés pour faire place à de monstrueux condos!

Chose certaine, de tout temps, les humains ont su utiliser à leur façon les richesses naturelles qui les entouraient pour répondre à leurs besoins.

Cette dépendance envers les écosystèmes a même amené certaines peuplades à associer des divinités à divers éléments vivants ou non vivants de l’environnement dans lequel ils vivaient. C’était en quelque sorte une forme de reconnaissance envers cette terre nourricière. D’ailleurs, dans la mythologie grecque, Gaїa est une divinité personnifiant la Terre mère. En ce sens, elle représente donc une source de vie, une source d’abondance.

INDUSTRIALISATION ET POLLUTION
Jusqu’au 17e siècle, l’exploitation des ressources se résumait principalement à l’agriculture. L’exploitation des ressources naturelles s’est intensifiée au fil du temps, mais c’est surtout la révolution industrielle au milieu du 18e siècle, d’abord en Angleterre, qui a marqué un changement majeur au niveau des impacts sur l’environnement, avec la pollution atmosphérique et la contamination de l’eau comme conséquences.

Auparavant, l’invention de la machine à vapeur en 1762 et ensuite l’utilisation du charbon en tant que combustible fossile a révolutionné la production en amenant la mécanisation du travail. C’était le début d’une nouvelle ère avec, entre autres, l’avènement de nouveaux moyens de transport comme les premières locomotives et les bateaux à vapeur. L’industrie automobile et l’aviation vont, pour leur part, naître à la fin du 19e siècle.

Jadis, les effets de l’industrialisation étaient plutôt localisés, mais on le sait, ce n’est plus le cas maintenant. De quasi nulles en 1800, les émissions de carbone fossile dépassent maintenant les sept Gigatonnes par an à l’échelle planétaire.
Les changements climatiques causés par l’accumulation des gaz à effet de serre prennent de nos jours des allures de plus en plus concrètes avec des événements météorologiques d’intensité extrême.

On n’a qu’à penser à l’érosion grandissante de nos côtes gaspésiennes, aux ouragans plus nombreux et plus dévastateurs dans les Caraïbes et aux petites îles du Pacifique qui craignent la hausse du niveau de la mer.

EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DÉMESURÉE
Nous sommes maintenant plus de sept milliards d’humains à partager ce petit vaisseau spatial qu’est la Terre. Nul besoin d’être un devin pour imaginer que la pression exercée sur les écosystèmes, ne serait-ce que pour assurer les besoins essentiels de tout ce beau monde, va en s’accroissant.

Mais qui veut se limiter dans ses besoins? Notre empreinte écologique individuelle n’a plus rien à voir avec celle de nos lointains prédécesseurs.

Aussi, contrairement à ce qu’on observait il y a de cela quelques décennies seulement, à l’échelle mondiale, une majorité de personnes vit maintenant dans les villes, soit plus de trois personnes sur quatre. Et dire qu’en 1910 c’était une personne sur cinq et en 1950, une sur trois! Le Canada ne fait pas exception puisque 82 % de nos concitoyens sont des citadins.

Le rapport qu’éprouvent ces citadins envers la nature s’en trouve évidemment modifié, surtout dans le cas des mégalopoles où s’entassent des milliers de personnes dans les bidonvilles.

La pauvreté et les inégalités sociales sont des cancers qui menacent la planète. À titre d’exemple, les rhinocéros qui sont braconnés et qui se font charcuter dans le but de vendre, sur le marché noir, leurs cornes étant prisées en médecine traditionnelle. En Afrique du Sud, l’année 2014 a été la plus meurtrière jusqu’à présent avec plus de 1000  rhinocéros abattus, soit presque l’équivalent de 3 par jour. La courbe du massacre a grimpé en flèche, car on ne comptait que 13 individus braconnés en 2007. Toutes les espèces de rhinocéros dans le monde sont d’ailleurs en danger.

Ceux qui posent ces gestes le font pour l’argent évidemment, mais s’ils risquent leur vie pour de tels actes barbares, c’est pour se sortir tant bien que mal de la pauvreté.
Le respect à l’égard de l’environnement en prend pour son rhume lorsqu’on l’oppose à la nécessité de combler les besoins les plus élémentaires.

On observe malheureusement ce fait partout sur la planète et même chez nous. L’effritement de l’intégrité des écosystèmes et de la qualité de l’environnement se fait trop souvent au nom de la croissance économique.

Les mécanismes de gestion de nos sociétés sont désormais en décalage avec ce que peut nous offrir la planète. Le pelletage par en avant pénalise les générations futures et nous enfonce toujours plus profondément.

Les nouvelles technologies ne suivent pas nécessairement le rythme des nouveaux défis qui s’imposent et au niveau politique, la volonté des uns se bute bien souvent à la capacité des autres. Bref, ça pourrait aller mieux…

LE TEMPS DE REMETTRE LES PENDULES À L’HEURE
Comme animal évolué, nous avons la faculté de conscience, de comprendre les conséquences de nos actes. Nous avons la capacité de prendre du recul, de tirer des leçons et avec engagement, de trouver de nouvelles solutions.

Mais tout va tellement vite de nos jours. Avons-nous juste le temps d’y penser collectivement, sachant que désormais la collectivité ne se limite plus seulement à un village, à une province, ni même à un pays?

Par nos économies interdépendantes, par les moyens de communication presque sans limites, nous avons fait de la Terre un gros village.

Prendre le temps de bien comprendre le monde qui nous entoure, ça ne fait pas mal. Au contraire, ça permet de faire mieux pour faire toute la différence.

Lors de la journée de la terre et toute l’année, soyons responsables et agissons! Vous me dites que je fantasme? Dites-vous plutôt, pour citer Victor Hugo, que l’utopie d’aujourd’hui c’est la réalité de demain.

Allez tout le monde, passons le 22 avril bien assis sur la lune, et regardons au loin notre belle planète bleue. Quand je vous dis qu’il faut prendre du recul…

Bonne journée de la Terre à vous tous!

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