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27 octobre 2012 16 h 53

2000 personnes marchent contre la réforme de l’assurance-emploi

Quelque 2000 personnes du Québec et du Nouveau-Brunswick ont manifesté contre la réforme de l’assurance-emploi samedi à Pointe-à-la-Croix et à Campbellton. 

«Cette réforme n’a aucun sens. Ici en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick, notre industrie est saisonnière. [ …] Si on s’attaque à nos travailleurs, on s’attaque à l’économie de nos régions. [ …] Les travailleurs saisonniers spécialisés vont quitter la région et ça va déstructurer l’industrie saisonnière. [Le] gouvernement ne comprend rien, est intégriste et pense juste à l’Ouest du pays. Il faut que ça arrête. C’est pour ça que nous sommes ici aujourd’hui», a lancé d’entrée de jeu le président de la Conférence régionale des élus Gaspésie-les-Îles, Bertrand Berger, devant des centaines de manifestants réunis à Pointe-à-la-Croix, avant le début de la marche.   

Une rencontre «symbolique»

Vers 11h00, les gens réunis ont débuté la marche en direction du pont J-C Van Horne pour aller rejoindre d’autres manifestants du Nouveau-Brunswick. Quelques minutes plus tard, alors que le slogan «on lâche pas» se faisait entendre, les manifestants québécois ont rencontré ceux de la province voisine, au milieu du pont qui relie les deux provinces.   

«C’est symbolique», a lancé l’un des organisateurs de l’événement, le député néo-démocrate de la Gaspésie-les-Îles, Philip Toone. «La réalité du travail saisonnier en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick est la même. C’est important que les gens des deux bords puissent se prononcer. Ensemble, nous pouvons crier beaucoup plus fort et avoir plus d’impact», s’est-il exclamé.  

Les manifestants ont traversé le pont J-C Van Horne. 

Rappelons que la réforme de l’assurance-emploi prévoit qu’un certain nombre de chômeurs, «les prestataires fréquents», pourraient être contraints d’accepter des emplois moins bien rémunérés et dont le lieu se trouve à moins d’une heure de déplacement.

Le prestataire fréquent pourrait par ailleurs se voir offrir n’importe quel travail pour lequel il est qualifié à 70% de son salaire horaire antérieur.

Selon les nouvelles dispositions, un chômeur est considéré comme un «prestataire fréquent» lorsqu’il a présenté trois demandes ou plus au cours des cinq dernières années et qu’il a bénéficié de 60 semaines de prestations durant cette même période. Une bonne majorité des travailleurs saisonniers entrent donc dans cette catégorie.

Outre M. Toone, trois députés néo-démocrates, Yvon Godin d’Acadie-Bathurst, Guy Caron de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques et François Lapointe de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup ont participé à la marche. Des représentants des communautés autochtones étaient également présents.

«Les peuples se rencontrent aujourd’hui, les Québécois, les Acadiens les autochtones et les anglophones disent au gouvernement que sa réforme est injuste et qu’on ne l’acceptera pas. On va se battre jusqu’au bout», a affirmé vigoureusement le député d’Acadie-Bathurst, Yvon Godin, qui estime que la pression populaire pourra faire reculer le gouvernement Harper.

La marche s’est poursuivie dans les rues de Campbellton. 

Après leur rencontre au milieu du pont, les manifestants ont marché dans les rues du centre-ville de Campbellton en direction de la Place du saumon, où plusieurs élus et représentants de différents groupes ont pris la parole, devant une foule survoltée.

Le chef de la communauté de Listuguj, Dean Vicaire, a tenu à souligner que sa population appuie la démarche contre la réforme de l’assurance-emploi. «Je sais que les gens [de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick] sont des travailleurs acharnés. Ils veulent juste une chance. Cette réforme sera dévastatrice pour nous. Assez est assez», a-t-il déclaré.

Une dizaine d’intervenants, dont des élus, ont pris la parole devant une foule survoltée. 

Le député néo-démocrate Yvon Godin a été le dernier à prononcer un discours. «Stephen Harper, tu ne pourras jamais détruire notre peuple. Nous, les Acadiens, avons été déportés une fois, mais nous ne serons pas déportés une deuxième fois», a-t-il fulminé, ce qui lui a valu des applaudissements.

Outre des élus fédéraux et municipaux, des représentants syndicaux ainsi que des groupes de défense des chômeurs ont pris part à la manifestation. Plus de 25 autobus en provenance de la Gaspésie, du Bas-St-Laurent et du Nouveau-Brunswick ont été nolisés pour transporter des gens, qui sont venus d’aussi loin que de La Pocatière.

D’autres manifestations ont eu lieu ailleurs, notamment à Thetford Mines, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.