Affaire Marjorie Raymond : le FM 93 devant la justice
SAINTE-ANNE-DES-MONTS — Dans leur récente défense, Sylvain Bouchard et Carl Langelier du FM 93 rejettent toute responsabilité dans la poursuite civile intentée par Sandra Isabel et sa fille, Jade Isabel-Rioux.
Les deux hommes et Cogeco Diffusion doivent répondre, au palais de justice de Québec, à une poursuite civile de 225 000 $ pour atteinte à la réputation et à la vie privée de Sandra Isabel et de sa fille, Jade Isabel-Rioux, de Sainte-Anne-des-Monts. Cette dernière avait été identifiée par plusieurs, principalement sur Facebook, comme étant l’intimidatrice de Marjorie Raymond, cette adolescente de 15 ans qui s’est donné la mort le 28 novembre 2011 à Sainte-Anne-des-Monts.
L’animateur matinal et l’ex-journaliste Carl Langelier réfutent toute forme de haine qui aurait pu causer des dommages à Jade Isabel-Rioux.
Les faits
Carl Langelier avait obtenu une entrevue par téléphone le 30 novembre 2011 avec l’adolescente et sa mère. Dix mois après la diffusion de l’entrevue, Sandra Isabel a déposé une poursuite, alléguant que sa fille Jade avait fait l’objet de commentaires accusateurs et diffamants. À quelques reprises, Sylvain Bouchard la dénommait « la petite crisse ».
Mme Isabel soutient que ces propos ont eu pour effet « d’alimenter la grogne et la rage de la population à l’égard de Jade ». Celle-ci aurait reçu des centaines de menaces, dont certaines de mort.
La défense
La défense allègue que « la rage de la communauté locale et des internautes était déjà cristallisée à l’égard de Jade, et ce, avant la diffusion des propos en litige, en raison des propres gestes et déclarations publiques de cette dernière ainsi que de la sortie publique de la mère de Marjorie ».
MM. Bouchard et Langelier affirment n’avoir rien à se reprocher face à la façon dont ils ont abordé le sujet qui était, selon eux, d’intérêt public. « Les commentaires émis lors de cette émission (…) et les autres intervenants exposaient leurs points de vue honnêtes sur le phénomène de l’intimidation chez les jeunes et ses conséquences », est-il possible de lire dans la poursuite.
Carl Langelier a toutefois reconnu qu’il n’avait pas explicitement obtenu le consentement préalable de Sandra Isabel et de sa fille avant de les enregistrer pour diffusion radiophonique.
M. Langelier a été acquitté, le 9 octobre au palais de justice de Sainte-Anne-des-Monts, d’une accusation de s’être fait passer pour un enquêteur de la Sûreté du Québec afin d’obtenir cette entrevue.