Asphalte : le MTQ confirme le manque de concurrence
Selon le quotidien Le Devoir, le directeur régional pour l’est du Québec au ministère des Transports du Québec (MTQ), Mario Bergeron, reconnaît qu’il y a absence de concurrence dans l’industrie de l’asphalte en Gaspésie. Il mentionne que les municipalités obtiendraient probablement un meilleur prix s’il y avait de la concurrence.
Cette affirmation survient plus de deux semaines après que des maires et des préfets de la région aient dénoncé le monopole détenu par la firme Pavages Beau Bassin qui, selon eux, ferait grimper les prix. Cette entreprise est le seul fournisseur d’asphalte de Pointe-à-la-Croix, en passant par Murdochville et Grande-Vallée, sur une distance de 600 kilomètres.
Les élus gaspésiens mentionnent que ce monopole ferait grimper les prix de 30 % à 50 %. Ils ont affirmé que certaines municipalités peuvent payer jusqu’à 200 $ la tonne, alors que la firme Pavages Beau Bassin avait indiqué au Devoir le 29 septembre dernier que le MTQ lui payait en moyenne 150 $ la tonne.
En entrevue au Devoir, M. Bergeron a indiqué que le MTQ paye en moyenne 140 $ la tonne à l’entreprise. Questionné à savoir si l’absence de concurrence peut faire grimper les prix, il est demeuré prudent en mentionnant qu’une concurrence peut entraîner de meilleurs prix.
Différence de réglementation
M. Bergeron a tenu à préciser au Devoir que pour les appels d’offres, le MTQ et les municipalités ne sont pas régis par les mêmes règlements. Le MTQ obéit à la Loi sur les contrats des organismes publics et le règlement sur les travaux de construction des organismes publics. Dans ce cas, lorsqu’il y a absence de concurrence, le prix payé est fixé par le MTQ. Le directeur a expliqué que ce tarif est établi notamment en fonction d’une étude du marché, du prix du pétrole et des matériaux. Ces règles ne s’appliquent pas aux municipalités. Ces dernières sont soumises au lois municipales.
Peu surpris
M. Bergeron s’est dit peu surpris d’apprendre que les élus gaspésiens dénoncent l’absence de concurrence dans le secteur de l’asphalte. Il admet que cette situation est un sujet de discussion dans le milieu depuis quelques années.
De son côté, le ministre délégué au Transport, Norman MacMillan, a admis le 30 septembre dernier ne pas avoir été mis au fait du problème. Après avoir rencontré une dizaine d’élus de la Gaspésie à ses bureaux à Québec le 29 septembre dernier, il s’est engagé à trouver une solution durable au prix élevé de l’asphalte.