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17 décembre 2012 12 h 03

Assurance-emploi : la population invitée à témoigner sur Facebook

La table de concertation de l’assurance-emploi de la Gaspésie a récemment lancé une page Facebook pour permettre à la population de s’exprimer au sujet de la réforme. 

L’instigateur de cette table, le député fédéral de la Gaspésie-les-Îles Philip Toone souhaite recueillir à l’aide de cette page, nommée «La Table de concertation sur l’assurance-emploi de la Gaspésie», les témoignages des citoyens qui doivent composer avec la réforme.

«Le gouvernement nous dit que la réforme va améliorer le sort des gens. Maintenant, ce sont aux gens de s’exprimer. Nous souhaitons entendre ce qu’ils ont à nous dire par rapport aux nouvelles dispositions», a-t-il expliqué en entrevue téléphonique.

Selon le député néo-démocrate, leurs témoignages pourront apporter à la Chambre des communes «des exemples concrets des répercussions» de la réforme en Gaspésie, particulièrement chez les travailleurs saisonniers, croit-il. «C’est beau de critiquer les changements de façon théorique, mais il n’y a rien de mieux que de connaître les impacts au quotidien pour qu’on puisse fournir de vrais exemples à Ottawa», a-t-il précisé.  

«Pas contre une réforme»

Alors que la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, Diane Finley, a récemment confirmé par voie de communiqué que le nouveau régime d’assurance-emploi entrera officiellement en vigueur le 6 janvier 2013, M. Toone promet que la table maintiendra «la pression» sur le gouvernement conservateur afin d’ajuster la réforme à la réalité de certaines régions. «Nous ne sommes pas contre une réforme. Mais il y aurait moyen qu’elle tienne compte du travail saisonnier», a-t-il dit.

Rappelons que la réforme de l’assurance-emploi prévoit qu’un certain nombre de chômeurs, «les prestataires fréquents», se verront offrir des «emplois convenables», soit des emplois pour lesquels ils sont qualifiés à 70% de leur salaire horaire antérieur, et dont le lieu se trouve à moins d’une heure de déplacement.

Selon les nouvelles dispositions, un chômeur est considéré comme un «prestataire fréquent» lorsqu’il a présenté trois demandes ou plus au cours des cinq dernières années et qu’il a bénéficié de 60 semaines de prestations durant cette même période. Plusieurs travailleurs saisonniers entrent dans cette catégorie.

La ministre Finley a précisé la semaine dernière la définition d’un «emploi convenable». Ainsi, pour qu’une possibilité d’emploi soit considérée «appropriée» et offerte aux prestataires par Service Canada, elle doit améliorer la situation financière du demandeur.

Les aspects financiers liés à l’acceptation d’un emploi, comme les frais de garde et de transport, seront «toujours pris en considération au moment de déterminer si un emploi est convenable», a assuré la ministre. Autrement dit, «l’emploi convenable» devra permettre au demandeur d’avoir une meilleure situation financière que s’il reçoit des prestations d’assurance-emploi, qu’il soit travailleur saisonnier ou non.

Selon M. Toone, la considération des aspects financiers du prestataire ne protège pas l’emploi saisonnier. Il estime que des ajustements sont nécessaires pour protéger autant les travailleurs saisonniers que les entreprises qui font appel à leur service.

«La réforme pourrait forcer les travailleurs saisonniers à se tourner vers d’autres emplois. Qu’arrivera-t-il aux industries saisonnières?, se demande-t-il. Cette situation pourrait provoquer des pénuries de main-d’œuvre importantes. C’est inquiétant pour la vitalité économique de notre région», a-t-il dit. 

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