BAPE pour la cimenterie : les environnementalistes persistent
CARLETON-SUR-MER - Des groupes écologistes accusent Québec de renier son engagement visant à réduire les gaz à effet de serre en ne soumettant pas le projet de cimenterie de Port-Daniel au BAPE.
Réunis mercredi à Carleton-sur-Mer, les représentants des groupes écologistes Environnement Vert-Plus, Tache d’huile et la Coalition Éco-Vigilance Baie-des-Chaleurs ont dénoncé la décision du gouvernement Marois de donner le feu vert au projet sans tenir des audiences publiques.
Selon eux, le gouvernement ne tient pas compte de son engagement de réduire de 20 % d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990. Les environnementalistes s’inquiètent particulièrement des émissions des GES qui seront relâchées par la cimenterie.
Selon une étude environnementale du projet datant de 1996, la cimenterie pourrait émettre 1,35 million de tonnes de GES par année en produisant 1 million de tonnes de ciment. En 2013, le projet prévoit produire environ le double de ciment, ce qui fait craindre le pire aux écologistes. « Si on veut être sérieux dans l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, seulement une consultation publique dans le cadre d’un BAPE peut nous donne l’heure juste », a déclaré le porte-parole de la Coalition Éco-Vigilance Baie-des-Chaleurs, Michel Goudreau, qui évalue que le projet actuel pourrait émettre plus de 1,5 million de tonnes de GES par année.
Alors que l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Greenpeace soutiennent que la future cimenterie pourrait utiliser le coke de pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta comme combustible, les groupes environnementalistes souhaitent que Québec change son fusil d’épaule et soumettre le projet au BAPE.
Le président d’Environnement Vert-Plus, Bilbo Cyr, s’explique mal pourquoi le gouvernement donne son aval, alors que l’étude d’impact sur l’environnement, qui a été réclamée au promoteur, n’est toujours pas publique. « La publication de l’étude a été promise par Ciment McInnis, qui disait qu’une fois que le gouvernement donnera son accord, elle sera publiée. Ça fait un mois que le gouvernement a donné son accord et on a seulement accès à la page couverture », critique-t-il.
Outre les groupes régionaux, l’AQLPA, Greenpeace et Équiterre souhaitent aussi que le projet soit soumis au BAPE. Le député fédéral de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Philip Toone, est le premier élu à demander des audiences publiques.