Bienveillance, une pièce pour rire et réfléchir à Carleton-sur-Mer
L’auteur Fanny Britt était «tannée d’écrire» quand le metteur en scène Claude Poissant et le directeur artistique des Productions à tour de rôle, Dany Michaud, lui ont proposé de créer une pièce de théâtre pour la troupe gaspésienne. Elle leur a demandé de l’emmener «quelque part». Leur description de ce quelque part a été suffisamment inspirante pour qu’elle écrive «Bienveillance», la comédie dramatique présentée jusqu’au 18 août au Quai des arts de Carleton-sur-Mer.
Claude Poissant et Dany Michaud avaient au départ «une affection commune pour le travail de Fanny Britt», finissante de l’École nationale de théâtre en 2002, d’où l’intérêt de travailler avec elle.
En outre, Claude Poissant, du Théâtre PAP (Petit à petit) et Dany Michaud voyaient le potentiel de présenter la pièce tant à Montréal qu’à Carleton. La pièce sera présentée à l’Espace Go de Montréal dans le courant de l’automne, une deuxième vie qui est toujours la bienvenue dans le monde du théâtre.
L’histoire raconte les retrouvailles après 20 ans de deux amis d’enfance, l’un, Gilles, devenu avocat prospère en ville et l’autre, Bruno, resté dans leur patelin d’origine, marié avec enfant. Bien que contents de se revoir à Bienveillance, une situation particulière les oppose, aussi. La trame de la pièce évolue à partir de ce contexte.
«C’est un humour fin. Elle (Fanny Britt) travaille beaucoup sur le doute de l’être humain. Il y a beaucoup de points de suspension (…) C’est une comédie de moeurs», signale également Dany Michaud.
Claude Poissant a été l’un des fondateurs du Théâtre PAP, il y a 35 ans. Il a depuis beaucoup travaillé avec René-Richard Cyr, un autre principal pilier de cette compagnie.
«On doit créer un théâtre intelligent, qui questionne (…) J’ose croire que les gens vont rire, mais ils vont aussi réfléchir», note Claude Poissant, une grosse pointure en mise en scène au Québec.
Dany Michaud, qui joue Bruno dans la pièce, apprécie beaucoup la direction prise par Claude Poissant pour Bienveillance.
«Ils nous a demandé de ne pas «sur-jouer», c’est-à-dire de ne pas en mettre trop, de laisser les choses simples. Ça fonctionne bien pour nous, en tant que comédiens», dit-il.
Le ton juste pris par Sylvie de Morais, Louise Laprade, Christian E. Roy, Patrice Dubois et Dany Michaud est l’une des caractéristiques exprimées jusqu’à maintenant par les spectateurs ayant vu la pièce.
Le texte est fort, tout en subtilités, et il est effectivement plein de points de suspension. Il est présenté tout d’un trait, en 75 minutes environ, et son rythme est soutenu.