Boxe : Jean-Marie Huard accroche ses gants
SAINT-FRANÇOIS-DE-PABOS - Après plus d’un demi-siècle consacré à la boxe, d’abord comme boxeur professionnel dans les années 1960, puis comme entraineur dès 1971, Jean-Marie Huard a décidé de prendre sa retraite. Son seul regret : laisser les jeunes de Rocher-Percé sans entraîneur.
« Depuis 71, comme entraîneur, j’ai tout donné pour mon sport. Maintenant, c’est le temps, à 74 ans, que je pense à moi. Je suis toujours en forme et j’ai le goût d’en profiter pour moi, dit celui qui a commencé à faire de la boxe à l’âge de 12 ans. Ce qui m’attriste le plus, poursuit-il, c’est qu’il n’y a pas de relève pour les jeunes d’ici qui souhaitent faire de la compétition. »
Au cours de sa longue carrière, M. Huard a mené des jeunes boxeurs gaspésiens tant dans des compétitions régionales, provinciales qu’internationales. « Ma plus grande fierté, et il y en a eu plusieurs, c’est d’avoir fait les olympiques de 76 à Montréal avec mon frère Camille qui boxait. On s’est entraîné fort pendant quatre ans et ça nous a mené à voyager partout pour les championnats du monde. Il s’est rendu en quart de finale aux Olympiques, mais pour nous, c’est d’avoir participé qui était le plus important », raconte l’homme avec passion.
Depuis les années 1970, Jean-Marie Huard a fait beaucoup pour les boxeurs de la région. Il a fondé plusieurs clubs de boxe à Chandler, Saint-François-de-Pabos, Grande-Rivière, Paspébiac et même à Rimouski. Jusqu’à tout récemment, il entrainait encore des jeunes au Club de boxe du Rocher-Percé qu’il a fondé en 2006.
« Quand on est en région éloignée et qu’on veut faire du sport de compétition, il faut travailler fort et faire ben des sacrifices. Je me suis vu entraîner dans mon sous-sol quand il n’y avait pas de gymnase de disponible. Ça n’a pas toujours été facile, mais je ne regrette rien », confie-t-il.
« Comme entraineur, je ne regrette rien. Mais comme boxeur, si c’était à refaire, je m’entourerais d’une équipe d’entraineurs et d’un gérant. J’ai essayé de tout faire tout seul à l’époque, en plus de travailler. Ça, je ferais ça autrement », ajoute-t-il.
Quand GRAFFICI.CA lui a demandé s’il allait s’ennuyer de son sport, M. Huard a avoué qu’il allait continuer de donner un cours par semaine à des débutants. « J’ai pas peur de m’ennuyer. J’ai tellement de choses à faire. Mais ils m’ont demandé et je vais garder ça… Mais la compétition, c’est vraiment fini », de conclure le joyeux retraité.