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25 juin 2014 15 h 35

Chômage : des délais de plus en plus longs

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CHANDLER – La dernière réforme de l'assurance-emploi, entrée en vigueur en janvier 2013, a frappé les chômeurs tellement fort que plusieurs hésitent maintenant à affronter l'appareil gouvernemental pour obtenir gain de cause.

« Nos pires craintes se sont amplifiées au cours de notre cheminement dans la dernière année », exprime d’entrée de jeu le coordonnateur du Mouvement action chômage Pabok (MACP), Gaétan Cousineau.

Les objectifs d’échéanciers que s’était donnés la Commission de l’assurance chômage ne sont pas respectés. La diminution du nombre de fonctionnaires et les nouvelles normes qui causent des problèmes d’interprétation de la Loi sont parmi les éléments soulevés par M. Cousineau.

« La Commission dit qu’elle règle les dossiers en 28 jours, c’est absolument faux. On pourrait dire que ça prend minimum cinq semaines si rien n’accroche. S’il y a une vérification ou une erreur sur le relevé d’emploi, on parle de deux mois si tout va bien », illustre M. Cousineau.

Si l’enquête s’éternise, les délais s’allongent. « J’ai passé la semaine dernière en vidéoconférence à Gaspé un dossier qui traînait depuis le mois de septembre. On a passé au tribunal de la sécurité sociale et je n’ai pas encore eu la décision. C’est le genre de délais qu’on observe », dit M. Cousineau.

Selon lui, à peine 40 % des gens qui cotisent à l’assurance emploi peuvent recevoir des prestations. « Ce n’est plus un droit, c’est un privilège », dit-il.

Il faut contester

Même si les embûches sont de plus en plus nombreuses, Gaétan Cousineau souligne que les prestataires doivent contester une décision qui leur semble injuste.

« Mon cheval de bataille est de dire aux gens, malgré les délais, allez en appel. Si vous abdiquez, ça donne raison au gouvernement. À peine 2 ou 3 % des décisions sont contestées. Si les gens ne contestent pas, le gouvernement gagne par défaut », illustre M. Cousineau.

Il avance que de 75 à 80 % des décisions du gouvernement sont « tout croches ». « Quand on va en révision, je les gagne à 75 ou 80 % », avance M. Cousineau.

Le MACP reçoit entre 30 et 50 dossiers par année, un nombre stable. Toutefois les montants en cause sont de plus en plus importants.

« On a tendance à reculer jusqu’à trois ans en arrière. J’ai vu des trop payés jusqu’à 100 000 $ », explique M. Cousineau qui soutient qu’il est courant de voir des réclamations avoisinant les 60 000 $.