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22 avril 2012 12 h 48

Cimenterie de Port-Daniel : majoration de l’investissement

Gilles Gagné

Journaliste

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Le projet de cimenterie de Port-Daniel devrait nécessiter un investissement variant de 450 à 750 millions de dollars.

C’est du moins ce que rapporte Louis Laporte, un dirigeant de la firme d’investissement Beaudier, propriété de la famille Beaudoin, de l’équipementier de transport Bombardier.
 
Considérant que les dernières références au projet de cimenterie faisaient état d’un projet de 350 millions de dollars, il y a 10 ans, il pourrait s’agir d’une majoration importante. Elle ne semble toutefois pas faire reculer la direction de Beaudier, qui voit deux avantages majeurs à Port-Daniel.
 
«La qualité du gisement est extraordinaire. C’est le premier élément. L’emplacement, à côté d’un terminal portuaire, est un deuxième grand avantage. On va remplacer 30% de la vieille production», a précisé M. Laporte vendredi, lors d’une rencontre avec la presse, sur les lieux visés pour l’établissement de la cimenterie.
 
Ces lieux ont été déboisés et dégagés en 1998 et en 1999, alors que le projet semblait lancé. Même la construction du quai sur pilotis avait alors été amorcée. Ces travaux font partie des 50 millions de dollars engagés dans l’initiative depuis 1992, surtout sous la gouverne du premier promoteur, Guy Rousseau.
 
La compagnie de M. Rousseau, Cimbec Canada, a été acquise le 14 décembre par Gisement McInnis, une division de Beaudier fondée pour mener à terme le projet de cimenterie. M. Rousseau et son associé des dernières années dans Cimbec, Bertin Castonguay, ont gardé un intérêt minoritaire dans Gisement McInnis.
 
La «vieille production» à laquelle Louis Laporte fait référence, c’est le parc de vieilles cimenteries localisées le long de la côte est américaine, des usines reposant sur des technologies d’il y a 40 ou 50 ans, parfois plus. Les nouvelles technologies que Gisement McInnis entend utiliser seront de plus appuyées par la proximité du port.
 
«Ce qui coûte cher, c’est le transport terrestre. Ici, le gisement est collé sur la mer. Un navire de 55 000 tonnes réduit grandement le coût du ciment», précise Guy Rousseau.
 
Le facteur temps
 
Louis Laporte aimerait «que les plans d’ingénierie et de validation se fassent en-dedans de 24 mois (…) On parle d’un investissement pouvant aller de 450 à 750 millions de dollars. Il y a un juste milieu. L’ingénierie va nous permettre d’y aller».
 
Le choix technologique, l’étape préalable aux plans, devrait se faire dans un horizon de 12 à 18 mois. Des équipementiers accompagnaient d’ailleurs, discrètement, MM. Laporte et Rousseau lors de leur visite, vendredi.
 
Guy Rousseau souhaiterait vivement que la construction du complexe industriel débute le plus tôt possible en 2013. «On vise une présence sur le marché au début de 2015 (…) Il y a de bonnes occasions d’affaires». Il pense entre autres à des projets dans le nord québécois.
 
Les dirigeants de Gisement McInnis assurent que le développement du projet inclura la protection de l’environnement. Louis Laporte dit que «la technologie a beaucoup évolué au cours des 18 dernières années». Initié au projet en 1992, Guy Rousseau y consacre tout son temps depuis 1994.
 
Gisement McInnis détient déjà les permis environnementaux des gouvernements fédéral et provincial pour l’exploitation de la cimenterie et la construction du quai. Le projet évitera le tamis de l’étude d’impact environnemental, les permis ayant été obtenus avant l’entrée en vigueur de la loi.
 
Cimbec Canada et Gisement McInnis ont effectué près de 200 transactions immobilières au fil des ans pour acquérir les quatre kilomètres carrés couvrant les gisements. Cette surface comprend aussi une quarantaine de maisons. Les anciens propriétaires pourront continuer à y demeure pendant l’exploitation de la cimenterie. «Ils pourront les racheter à un très bas prix s’ils veulent les déménager», dit M. Rousseau.
 
La construction de la cimenterie devrait durer deux ans et employer 500 personnes. De 100 à 150 personnes travailleront à son exploitation. L’embauche exacte n’est pas déterminée parce que le volume de production n’est pas décidé. Il est acquis que ce sera plus d’un million de tonnes par an.
 
Le gisement calcaire est situé en partie au sud de la route 132 et en partie au nord. C’est le secteur sud, plus proche de l’eau, qui sera exploité en premier. On y retrouve assez de calcaire pour assurer l’exploitation pendant 100 ans.
 
En 2005, la Caisse de dépôt et de placement du Québec avait intenté une poursuite de 39 millions de dollars contre Cimbec Canada, notamment pour réclamer un prêt consenti en 1997. Les deux parties ont négocié une entente réglant le litige. Les termes de l’entente sont confidentiels. L’entrée en scène de Beaudier a libéré le projet de toute poursuite.