Compressions du journal Le Soleil dans l’Est du Québec : une perte pour tous les Québécois
MATANE - Par voie de communiqué, la section régionale Gaspésie-Les Îles de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) déplore la décision du quotidien Le Soleil, propriété de Gesca, de mettre fin aux liens contractuels des journalistes en poste en Gaspésie et dans les autres régions de l'Est du Québec.
Six journalistes contractuels de trois régions de l’Est du Québec, dont trois en Gaspésie et aux Îles, un au Bas-Saint-Laurent et deux sur la Côte-Nord ont perdu, hier, leur emploi au journal Le Soleil.
La FPJQ, section Gaspésie-Les Îles, s’inquiète de cette décision qui constitue une nouvelle atteinte au droit des populations régionales d’avoir une information de qualité, complète et plurielle.
À partir de janvier, les services de ces journalistes d’expérience, qui dans plusieurs cas arpentent la région depuis des années, ne seront plus requis. Leurs textes et comptes-rendus sur les enjeux régionaux, leurs traitements fouillés des dossiers d’importance qui interpellent la scène régionale, mais aussi nationale, n’auront plus leur place dans les pages du seul grand quotidien, qui jusqu’à hier encore, couvrait les régions de l’Est du Québec. Le Soleil n’aura plus aucun correspondant à l’est de Québec.
De fait, il ne restera plus que deux journalistes en Gaspésie avec un lien contractuel avec de grands quotidiens nationaux.
Moins de journalistes, cela veut dire moins de couvertures, moins d’occasions de susciter l’intérêt des autres sur des dossiers politiques, économiques, communautaires ou environnementaux.
Il sera donc plus difficile pour tous les Québécois d’obtenir une information détaillée et diversifiée sur des sujets d’importance comme la construction de la cimenterie de Port-Daniel ou l’exploitation pétrolière à Anticosti ou à Gaspé.
C’est un recul pour tous les Québécois.
Ces pertes pour l’information régionale s’ajoutent à la disparition cet automne de trois hebdos d’information dans la région, à la suite de la transaction entre TC Media et Quebecor ainsi qu’à la suppression récente d’un poste de journaliste à la station régionale de Radio-Canada Gaspésie-les Îles.
Toutes ces voix aidaient à mieux faire comprendre les réalités de l’Est du Québec aux autres Québécois.
Leur disparition nous apparaît d’autant plus choquante qu’elle survient en des temps où la qualité et la diversité de l’information sont durement malmenées et alors qu’on tend de plus en plus à confondre répétition avec information et multiplication des plateformes avec contenu.
Il nous apparaît au contraire qu’une information régionale diversifiée est essentielle à l’espace démocratique national.