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5 mai 2014 16 h 27

Coupures chez Orléans : mobilisation en vue

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GASPÉ – L'annonce officielle de compression de services d'Orléans Express prend par surprise la Régie intermunicipale de transport Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (RéGÎM) tandis que les acteurs politique et syndical parlent de mobilisation pour maintenir le service actuel.

Keolis Canada, société mère d’Orléans Express, déposera sa proposition de desserte révisée lundi prochain à la Commission des transports du Québec (CTQ) pour l’ensemble de son réseau provincial, un processus enclenché depuis un an et demi. L’entreprise propose de réduire de moitié le service en Gaspésie et éliminer la desserte de Percé.

« On est surpris par la rapidité de leur plan de match », lance le président de la RéGÎM, Jonathan Lapierre, également vice-président de la Conférence régionale des élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CRÉGÎM).

Des discussions pour une éventuelle collaboration entre la RéGÎM et Orléans Express se poursuivent : « On n’a pas abouti encore avec des solutions durables. On va continuer les discussions et passer à la vitesse grand  V et voir quels partenaires pourraient se joindre à nous et qui pourrait contribuer à la recherche de solutions », indique M. Lapierre.

« C’est plus compliqué et ça va prendre plus de temps que prévu à faire l’arrimage. Maintenant, c’est de voir comment la RéGÎM peut bonifier son réseau. C’est sûr que pour bien l’arrimer, ça prendra du financement additionnel, mais ça, c’est un autre dossier », indique le porte-parole d’Orléans Express, Marc-André Varin.

Avec son nouvel horaire, le transporteur dit offrir des circuits semi-express partout à travers la province et travaille avec les différents réseaux de transport régionaux pour trouver des solutions.
Jonathan Lapierre souligne que la RéGÎM ne pourra pallier complètement au retrait de Keolis. « Il faudra interpeller le gouvernement du Québec afin d’obtenir un soutien technique et financier si on veut répondre au retrait annoncé de Keolis », dit M. Lapierre.

Orléans perd de l’argent

Orléans Express soutient perdre 500 000 $ par mois pour l’ensemble de son réseau, d’où la nécessité d’effectuer une refonte complète.

L’entreprise est consciente qu’elle pourrait perdre de la clientèle en Gaspésie. « C’est sûr qu’on va en perdre. On en a qui ne se déplacera pas pour le service qui va rester. Mais c’est quoi la solution? On ne peut pas opérer des services à un tiers plein, donc pas rentable », justifie M. Varin qui souhaite atteindre l’équilibre financier avec ce nouveau réseau.

Le président du syndicat des chauffeurs d’autocars, Raymond Côté, craint l’abandon complet du service. « Je pense que c’est un premier pas pour une fermeture complète en Gaspésie. Je n’ai pas l’impression qu’ils vont augmenter la clientèle en faisant ça. Je crois qu’il va y avoir plus de pertes que de gains », souligne M. Côté.

Il soutient qu’une quinzaine de chauffeurs seraient touchés par cette restructuration dans l’est du Québec.

Réactions politiques

Le ministre responsable de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Jean D’Amour, soutient qu’il s’agit d’un service essentiel, mais déficitaire.

« Ça fait partie d’un enjeu de transport global à tous les niveaux, que ce soit au niveau aérien, de la voie ferrée, du transport par autobus. On est préoccupé par cette situation-là », indique M. D’Amour. Il entend discuter de cette situation avec ses collègues concernés au Conseil des ministres.

Le député péquiste de Gaspé, Gaétan Lelièvre, n’est pas surpris, lui qui avait déjà discuté avec Orléans Express au moment où il était ministre délégué aux Régions. Il réagit fortement à l’intention du transporteur de ne plus desservir Percé. « C’est inacceptable et c’est une nouvelle difficile à avaler. »
« Il ne faut pas baisser les bras. Il faut que la région se mobilise et il faut qu’on s’oppose à cette décision-là », ajoute M. Lelièvre qui souligne qu’Orléans a l’obligation de donner des services en régions en raison de l’exclusivité qu’a la compagnie sur le tronçon Montréal-Québec.

Le député de Bonaventure, Sylvain Roy, avait déjà sollicité une rencontre avec le président et chef de la direction de Keolis Canada, Denis Andlauer, pour avoir le portrait exact de la situation. Pour lui, la région doit maintenant tenir un sommet sur l’offre de transport en Gaspésie. « Ça confirme l’importance que les gouvernements se penchent sur la question du transport dans les régions », renchérit M. Lelièvre.

La CRÉGÎM estime qu’il s’agit d’une perte de service : « On a un devoir comme acteur du milieu de maintenir des services et la mobilité des personnes. C’est une énorme perte pour la région », indique M. Lapierre avec son chapeau de vice-président.

Mobilisation

Le syndicat des chauffeurs d’autocar tiendra une assemblée générale le 14 mai afin d’analyser les gestes de la compagnie et déterminer des actions qui pourraient être posées. « On souhaite que les organismes se préoccupent de la situation », précise M. Côté.

La CRÉGÎM pourrait intervenir si jamais des audiences publiques devaient se tenir de la part de la CTQ.

On s’attend à une telle réaction chez Orléans Express. « On verra. On a bien expliqué à la région la situation. On veut continuer de collaborer avec la RéGÎM. C’est sûr qu’on s’attend à des réactions du public voyageur », indique M. Varin.

Orléans Express souhaite établir ses nouveaux horaires le 6 juillet prochain. La CTQ doit donner son aval pour l’établissement du nouveau calendrier.

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