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4 juin 2012 16 h 50

Croisières en Gaspésie : l’aide du fédéral se fait attendre

Le gouvernement fédéral tarde à annoncer son aide aux projets de développement des croisières sur la pointe gaspésienne, dont celui de train touristique, deux mois et demi après que Québec ait confirmé sa contribution.

Le directeur général de la Société de chemin de fer de la Gaspésie (SCFG), Olivier Demers, estime à «50 % de chances» que le train touristique voie le jour cet automne, comme prévu.

La SCFG a déposé sa demande de subvention à la fin de l’été dernier au bureau régional de Développement économique Canada (DEC). La réponse n’est toujours pas arrivée, affirme M. Demers.

Le train touristique mènerait les touristes, dont les croisiéristes, de Gaspé à L’Anse-à-Beaufils. La SCFG demande 980 000 $ au fédéral, sur un projet de 2,1 millions.

«Pour l’instant, on ne peut pas commencer la rénovation des wagons, ni acheter la locomotive dont on a besoin, ni construire le quai de débarquement à Coin-du-Banc. Si on dépensait de l’argent avant l’annonce, ça deviendrait non admissible à l’aide fédérale», explique le directeur de la SCFG.

Des plans B

Il est maintenant trop tard pour espérer rénover les wagons d’ici la vague des croisières d’automne, en septembre. La SCFG examine deux plans B. «On pourrait utiliser des wagons partiellement rénovés, mais ce n’est pas nécessairement très intéressant pour nos clients, dit M. Demers. On vérifie si on pourrait louer des wagons au Chemin de fer de l’Outaouais, mais c’est plutôt coûteux, comme option.»

Les maires de la pointe avaient d’abord visé les fêtes du 475e [anniversaire de l’arrivée de Cartier, en 2009] pour mettre en branle le train touristique. «Les croisiéristes ne cracheront pas sur le train, même s’il y a un délai, assure M. Demers. Et si ce n’est pas prêt pour l’automne, ça le sera pour le printemps [2013].»

D’autres incertitudes

L’attente de l’aide fédérale n’est pas le seul facteur d’incertitude pour le train touristique. Le rail entre New Carlisle et Gaspé pourrait rouvrir aux trains de passagers en septembre, mais il s’agit d’un «calendrier très agressif», affirme M. Demers. «On fait des inspections détaillées [des ponts], et chaque fois qu’on gratte, on trouve plus [de problèmes].»

La gare intermodale de Gaspé est un chantier de construction, et le sera toujours à l’automne, ce qui compliquerait l’accueil des croisiéristes qui veulent prendre le train.

Gare intermodale : un oui officieux

Gaspé semble avoir obtenu certaines garanties d’Ottawa pour le financement de la gare intermodale. La ville sollicite un investissement fédéral de 2,9 millions de dollars dans ce projet de 6,7 millions. La contribution d’Ottawa «n’est pas annoncée, mais comme les travaux sont commencés, vous pouvez tirer vos conclusions», affirme Daniel Côté, coordonnateur municipal de Gaspé.

Berceau du Canada, une reconstitution historique au bord de l’eau à Gaspé, n’a pas encore fait l’objet d’une annonce d’Ottawa. «Les négociations sont conclues, déclare toutefois M. Côté. On n’aura pas tout le montant demandé, mais suffisamment pour réaliser le projet.» Gaspé demandait 7 millions de dollars à Ottawa, sur un projet de 16 millions. La ville espère démarrer les travaux en juillet.

Chandler en attente

Chandler attend aussi une réponse officielle du fédéral (2,7 millions sur un projet de 6,6 millions) pour le Circuit des bâtisseurs, un sentier de 3 kilomètres du centre-ville au parc du Bourg de Pabos. «Ça ne nous inquiète pas, affirme la mairesse Louisette Langlois. On a eu une garantie verbale du bureau régional de DEC.»

Nous avons demandé une entrevue à la directrice régionale de DEC. Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas obtenu de réponse.

Cet hiver, le gouvernement du Québec a annoncé des investissements de 11 millions de dollars pour le train touristique, la gare intermodale, Berceau du Canada et le Circuit des bâtisseurs. La part demandée à Ottawa pour ces projets dépasse les 13 millions de dollars.