Des mots, des notes et des images : GENEVIÈVE LEBLANC
Et si je faisais (enfin) à ma tête?
LE PREMIER ROMAN DE GENEVIÈVE LEBLANC
CARLETON-SUR-MER | Professeure de français, mère de deux enfants, passionnée de plein air, autrice d’un récit de voyage il y a huit ans, Geneviève Leblanc, de Carleton-sur-Mer, peut maintenant ajouter « romancière » à ses compétences depuis la publication en février de l’ouvrage Et si je faisais (enfin) à ma tête?, aux Éditeurs réunis.
Le livre raconte l’histoire de Justine, âgée de 25 ans, qui décide de larguer emploi, ami de coeur, famille et le Québec pour une offre de stage à Paris. Elle sent qu’elle peut seulement avancer en quittant un emploi dirigé par une patronne sous-qualifiée, un conjoint indigne de sa confiance et une mère obsédée par la perfection. En outre, elle n’est jamais allée outre-mer.
Le roman n’est autobiographique qu’à travers quelques éléments disparates, assure Geneviève Leblanc. Elle adore son travail, son amoureux et ses enfants. De plus, sa mère est adorable, dit-elle.
« C’est inspiré d’un voyage que j’ai fait en 2004 à Amsterdam, aux Pays-Bas, en France et en Belgique. L’aspect autobiographique s’arrête là. C’est l’histoire d’une Montréalaise, ce n’est pas moi du tout. Son Rémi est totalement inventé, elle fait quelques folies, qui sont basées sur des anecdotes, des histoires, des rencontres que je peux avoir eues, mais je n’ai pas travaillé dans un vignoble et je n’ai pas eu d’amoureux en France », souligne Geneviève Leblanc, qui a 42 ans, donc 17 ans de plus que son personnage principal.
Elle a découvert l’écriture au retour d’un voyage au Pérou en 2012, alors que son fils Clément était bébé, juste avant de tomber enceinte de sa fille Julia. « Je n’avais pas écrit beaucoup. J’étais plus une lectrice mais dans mon entourage, s’il y avait une petite tâche de rédaction, une lettre à écrire, un début d’album de finissants, les gens se tournaient vers moi. J’ai écrit C’est pas le Pérou, un récit de voyage. C’était écrit pour moi. Je n’ai pas fait d’aide humanitaire!
Je l’ai fait lire à des amis. On m’a dit : “J’en veux encore!” J’ai fini par l’éditer. Puis je me suis dit : “J’ai le goût d’écrire un roman, d’explorer le fictif.” Je me suis lancée », raconte-t-elle.
L’autrice Geneviève Leblanc a lancé en février son premier roman. La date de sortie de son second roman n’est pas déterminée mais la rédaction est avancée. Photo : Gilles Gagné
Geneviève Leblanc trouve plusieurs avantages à l’écriture. « Je ressens une impression d’accomplissement. Je suis contente d’écrire. Écrire 85 000 mots, terminer un ouvrage volumineux, achever un ouvrage me procurent beaucoup de satisfaction. Je ne le vois pas comme une corvée. C’est comme faire du sport ou, pour d’autres, du dessin, de la peinture ou de la musique. C’est plus lent qu’écouter une série, mais je la découvre, mon histoire, à mesure que j’écris. J’aime vraiment ça, trouver le bon mot, la bonne phrase, le côté artistique de l’écriture. Mon fils, à qui j’ai enseigné, me demande ce que signifie l’écriture. Il veut savoir si c’est de la grammaire ou de la conjugaison. Il essaie de savoir à quoi ça correspond dans son programme scolaire. Je lui explique que je ne me questionne plus sur les accords, les temps de verbe. Ce sont des éléments que je maîtrise. C’est un cartésien. Il avait besoin de savoir. »
Elle écrit le plus souvent le soir, « quand tout est rangé », dit-elle. « J’écris à l’heure où les gens écoutent les séries télévisées. C’est mon moment. J’écris parfois les fins de semaine, mais très peu l’été, avec la visite et les activités, même si j’ai deux mois de vacances comme professeure. Quand j’écris, je me donne une heure pour relire ce que j’ai fait la veille, faire des petites corrections et rajouter à mon récit. »
Elle travaille depuis un bout de temps sur son second roman. « Il n’y a aucune date déterminée pour une publication en ce moment, rien d’officiel n’a été fait. Mon travail, c’est d’écrire. Je ne suis pas rendue dans un projet de révision! Mais c’est avancé, c’est inspiré de la Gaspésie, avec un personnage plus mature que Justine », précise Geneviève Leblanc.
Elle se sert de l’expérience de son premier roman pour être prudente en matière d’échéancier.
« Et si je faisais (enfin) à ma tête? a vraiment été un travail de longue haleine, c’est-à-dire six ou sept ans entre le début de l’écriture et la publication. Pendant quelques années, je travaillais à Bonaventure avec des étudiants de secondaire 4 et 5, avec beaucoup de correction les soirs, et en faisant l’aller-retour tous les jours, en partant très tôt le matin. Mes enfants étaient petits. Je me suis longtemps dit : “J’ai écrit 100 pages; je dois le poursuivre.” Je me suis finalement servie des congés de Noël, des relâches scolaires pour y parvenir », conclut-elle.
On peut se procurer Et si je faisais (enfin) à ma tête? dans les librairies gaspésiennes et dans les pharmacies de la bannière Jean Coutu.
Pour lire le second article culturel : https://graffici.ca/actualite/des-mots-des-notes-et-des-images-jeanne-cote/