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26 mars 2025 15 h 33

Des mots, des notes et des images : Les curiosités de Pascal Alain

Curiosités de la Côte de la Gaspésie :
troisième et dernier tome sur ces histoires captivantes de la région

CARLETON-SUR-MER | Un rocher en forme de chat, des pleurs inexplicables qui affolent tout un village ou un phare en exil qui rentre au bercail : entre récits officiels et anecdotes nimbées de mystère, le littoral nord de la Gaspésie regorge d’histoires fascinantes, souvent insolites, rapaillées entre les pages du volet final d’une série consacrée à la région.

« Il n’y a pas une région qui est mieux représentée que la Gaspésie », lance d’entrée de jeu Pascal Alain, l’un des auteurs de l’ouvrage, à propos de la collection Curiosités publiée par Les Éditions GID et qui s’affairent à dépoussiérer petites et grandes histoires disséminées aux quatre coins du Québec.

Épaulé par l’historien Pierre Lahoud, l’instigateur des Curiosités, Pascal Alain, lui aussi historien de formation, se penche cette fois sur la côte gaspésienne, terreau fertile aux histoires extraordinaires, enserrée entre ce Saint-Laurent
imprévisible et les rudes Appalaches.

« Évidemment, on va parler de lieux incontournables, comme les Jardins de Métis, par exemple, explique-t-il. Mais on essaie de sortir des sentiers battus, de prendre les petites routes de gravelle, de trouver des histoires qui ne sont pas inscrites dans les livres d’histoire officiels. »

Histoires orales

Sorti au début de février, l’ouvrage compte 100 historiettes accompagnées de plus de 200 photographies, toutes l’oeuvre de Pierre Lahoud.

« Pierre est un historien émérite et un photographe aérien depuis maintenant 50 ans, signale Pascal Alain. Il est allé mitrailler avec son appareil photo chacun des lieux. »

Bien qu’elles évoquent, pour la plupart, un lieu physique identifiable et nécessairement accessible pour tous, les petites histoires de Lahoud et Alain peuvent aussi relater un événement ponctuel ou mettre en lumière l’origine d’un toponyme, par exemple.

« Le braillard de l’Anse-Pleureuse, c’est écrit nulle part cette histoire-là, indique Pascal Alain. Les gens qui s’établirent là-bas entendaient quelque chose, un être surnaturel pleurer en forêt, ce qui est à l’origine du toponyme. En fait, c’était deux arbres qui s’entrechoquaient. Un beau jour, le curé du village a décidé d’aller voir, accompagné de bûcherons. C’était une véritable quête en forêt. Il a coupé l’arbre, et est revenu au village en héros. »

Vulgariser et transmettre

Volontairement vulgarisés et synthétisés – chaque histoire compte au maximum 400 mots – les récits tissés par Lahoud et Alain invitent lectrices et lecteurs de tous âges à parcourir le territoire.

« La Gaspésie est un grand pays fascinant, observe Pascal Alain. On veut donner le goût aux gens de se rendre sur place, d’en savoir plus. »

Ultimement, les deux historiens s’attèlent à conserver le patrimoine oral et immatériel de la région.

« Avec le temps, ce sont des histoires qui finissent par être oubliées, déplore Pascal Alain. Le livre contribue modestement à ce qu’on n’oublie pas ces histoires-là qui meublent forcément notre mémoire collective et l’histoire de la région. »


Photo : Gilles Gagné

 

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