Embâcle sur la St-Jean : le démantèlement attendra en 2014
D’abord prévu cet hiver, le démantèlement de l’embâcle sur la rivière Saint-Jean, à Gaspé, attendra l’hiver prochain.
Sur cette rivière à saumon, un embâcle atteint 1,6 kilomètre de long et compte 60 000 mètres cubes de bois, l’équivalent de 1620 camions-remorques. Elle s’allonge de 105 à 110 mètres tous les ans.
Quatre fois depuis 2006, un passage pour le saumon a dû être ouvert à la tronçonneuse. L’an dernier, la brèche existante est restée intacte. «Cette année, ça dépendra des crues», affirme le directeur de la Société de gestion des rivières de Gaspé, Jean Roy, qui gère la pêche au saumon sur la Saint-Jean.
La situation se complique, note M. Roy. Jusqu’à l’an dernier, le bois encombrait l’embouchure de la Saint-Jean. Depuis les crues de 2012, l’embâcle s’étend plus en amont, où les berges de la rivière se resserrent.
1,1 million pour le démantèlement
Les travaux de démantèlement coûteront 1,1 million de dollars. La machinerie lourde doit attendre l’hiver pour embarquer sur la glace et démanteler l’embâcle.
Les plans et devis sont prêts. Des délais légaux pour obtenir les autorisations repoussent le projet. M. Roy se demande aussi quoi faire avec les 60 000 mètres cubes de bois, en partie mouillés, qui seront transportés à proximité.
«Faire de brûlage pendant deux mois, quel impact ça aurait pour les résidants alentour?», se demande-t-il. «Peut-on le traiter, le vendre, même si ce n’est pas de la biomasse de première qualité?»
Pas que le saumon
«C’est une richesse d’avoir conservé le saumon de la St-Jean. Il va disparaître s’il n’a plus accès à ses frayères», dit M. Roy. Mais le saumon n’est pas seul en cause, souligne-t-il.
Des chalets pourraient être menacés par la montée des eaux. À plus long terme, la nouvelle source d’approvisionnement en eau potable de la municipalité et le pont de la 132 qui enjambe la Saint-Jean sont aussi à risque.
M. Roy s’attend à ce que tous les paliers de gouvernement contribuent. «[1,1 million], ça ne se trouvera pas dans les programmes régionaux. Il faut asseoir les décideurs et leur dire : voilà les risques.»