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18 octobre 2013 7 h 28

Enrochement en Haute-Gaspésie : la 132 sera rehaussée

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MARSOUI – Pour corriger « le mur de la honte » qui bloque la vue sur la mer entre Marsoui et Rivière-à-Claude, le ministère des Transports rehaussera la route 132. De plus, il créera une aire d'interprétation sur l'érosion.

Les travaux seront réalisés l’an prochain sur une distance de 3,6 km au coût de 5 millions de dollars. C’est ce qu’est venu annoncer à Marsoui mercredi le député de Gaspé et ministre responsable de la Gaspésie, Gaétan Lelièvre.

Cette annonce vient à la suite des fortes réactions manifestées par des citoyens, des élus et des défenseurs de la protection des paysages en Gaspésie.

Erreur

Le ministère des Transports reconnaît avoir fait une erreur en réalisant ces travaux d’empierrement qui étaient rendus nécessaires sur ce tronçon de la route 132, surtout après les dommages causés par les grandes marées de décembre 2010.

« C’était déjà une erreur historique d’avoir fait le profil de cette route trop bas, avance le directeur régional du ministère des Transports pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, Richard Dionne. La route avait été conçue comme ça. Mais il faut dire que le phénomène de l’érosion était moins probant. Les travaux devaient être faits. On a même atténué l’empierrement. Si on avait suivi toutes les recommandations des experts, ça aurait été pire. »

« Par rapport à la concertation avec le milieu, j’en retire des leçons, poursuit-il. Je n’ai pas l’intention de me cacher sous la table. J’assume et je vais profiter de cet exemple-là pour prendre l’engagement de raffermir la concertation régionale. »

Le ministre Lelièvre admet également l’erreur commise lors des récents travaux. « Ce qu’il faut retenir là-dedans, c’est que le gouvernement a beaucoup à apprendre, croit-il. Dès que j’ai vu la conception des travaux qui se réalisaient, c’est clair que j’anticipais les réactions par rapport au paysage et mes appréhensions se sont concrétisées. Avec le recul, c’est clair qu’on aurait pu faire ces travaux-là autrement. Mais il y avait une urgence d’agir, une intervention rapide à faire. »

« On doit en tirer une leçon comme quoi il faut se parler au sein du gouvernement, au sein des ministères, ajoute le ministre. Le ministère des Transports ne fait pas exception à la règle. Mais ce n’est pas dans mon intention de blâmer. On doit convaincre les ministères de travailler de façon intersectorielle. »

Paysage et érosion

Pour le parlementaire, cette situation sensibilise tout le monde à l’importance des paysages. C’est pourquoi il a annoncé que le chantier inclura la construction d’un lieu de repos, qui sera situé dans cette portion de route panoramique, pour l’observation et l’interprétation par des panneaux sur le phénomène de l’érosion des berges. « À partir d’une expérience négative, on en ressort avec une expérience positive », estime M. Lelièvre.

Selon le préfet de la Haute-Gaspésie, les gens viennent en Gaspésie pour voir la mer. « Depuis que je suis préfet, j’ai rarement vu un sujet sur Facebook et autres susciter autant de réactions », lance Allen Cormier.

Le coordonnateur de l’élaboration de la Charte des paysages de la Gaspésie se dit satisfait des mesures annoncées par Québec, allant même jusqu’à dire que les corrections qui seront apportées contribueront à la mise en valeur du paysage gaspésien.

« Le paysage est un facteur d’attrait et de rétention, autant pour les touristes que pour les résidents, soutient Aurélien Bisson. La route 132 fait partie des fondements de la charte. Le réseau routier et particulièrement la 132 sont un accès important pour les paysages. La route 132 met en valeur les paysages. Il n’y a pas d’autres régions ou péninsules en Amérique du Nord où vous avez un condensé de ce paysage-là dans votre cour, avec le golfe devant et les montagnes dans le dos. »

Aussi, l’annonce qui a été faite pour corriger cette portion de route longeant l’estuaire est très rassurante, selon M. Bisson. « J’ai la ferme impression que l’accès et la protection des paysages seront une préoccupation de Transports Québec à l’avenir, laisse-t-il savoir. C’est exactement ce qu’on préconise dans la charte. »

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