Fédéral : les députés gaspésiens croient que le Québec recule
Un an après l'élection d'un gouvernement majoritaire conservateur à Ottawa, les deux députés fédéraux de la Gaspésie affirment que le Québec et la région ont reculé.
Autant le député néo-démocrate de Gaspésie-Île-de-la-Madeleine, Philip Toone, que le bloquiste Jean-François Fortin dans Haute-Gaspésie-La Métis-Matane-Matapédia, affirment que le gouvernement Harper a attaqué le Québec et la région sur tous les fronts.
Pour Jean-François Fortin, les conservateurs ne gouvernent pas, ils imposent. «Le gouvernement qu’on a est intransigeant. Tous les projets de loi d’origine gouvernementale ont été votés avec des baillons ou avec une limite de temps. La démocratie fout le camp», lance-t-il.
Philip Toone trace le même constat. «Les conservateurs vont laisser des dégâts. On risque de perdre des familles, des salaires bien rémunérés. C’est décourageant, mais il ne faut pas lâcher. Le gouvernement est majoritaire. On peut les ralentir, mais on ne peut pas les empêcher.»
Mais le député néo-démocrate est confiant de renverser la tendance. «Quand on va former le gouvernement en 2015, on va nettoyer les dégâts des conservateurs et finalement, nos régions vont prendre leur place, celle que les conservateurs méprisent carrément.»
Le poids politique du Québec, la réforme de la carte électorale (qui pourrait faire perdre une circonscription fédérale dans l’est), le modèle de justice alors que le Québec était reconnu pour son approche de réinsertion, sont des projets qui «font en sorte que le Québec et le Canada feront un pas en arrière», souligne pour sa part Jean-François Fortin.
Souveraineté
La politique du gouvernement conservateur pourrait s’avérer une bonne chose pour les bloquistes. Le chef, Daniel Paillé, déclarait récemment que le meilleur allié de la souveraineté était le premier ministre Stephen Harper. Une conclusion que semble partager Jean-François Fortin. «Le Canada est en train de se former et ça force les Québécois à réfléchir à leurs valeurs, ce qu’ils veulent. Je suis convaincu que les quatre prochaines années vont être déterminantes pour la place du Québec à l’intérieur ou à l’extérieur du Canada», dit-il.
Une première année remplie
«C’est une année pleine de beaux défis. C’est une belle fonction de travailler pour les gens de la région, indique Jean-François Fortin. J’étais dans un contexte que j’étais loin de me douter. La première surprise fut de se réveiller avec un parti qui n’avait plus de chef, qui n’avait que quatre députés.»
Malgré tout, celui qui a tenté de devenir chef de sa formation politique ne s’estime pas perdant. «Le travail pour moi, c’est d’agir avec les députés, directement avec les ministres trois ou quatre fois par semaine. C’est de trouver des façons de vendre des projets, de débloquer des choses.»
Ce fut aussi une année d’apprentissage pour Philip Toone. «Je n’étais pas certain à quoi m’attendre. C’était exceptionnel ce que les nouveaux députés du NPD ont vécu. On comprend mieux le rôle du député. La deuxième année va démontrer des députés vaillants et qui travaillent pour leurs commettants.»
Les priorités de la Haute-Gaspésie-La Métis-Matane-Matapédia
Les infrastructures et la protection du littoral seront les priorités du député Fortin pour la prochaine année.
«Présentement, le fédéral laisse à l’abandon plusieurs de ses infrastructures partout en Gaspésie. Les quais qui possèdent un caractère culturel important et un potentiel touristique important. Des quais ont une vocation commercial pour les pêches. Par exemple, à Sainte-Anne-des-Monts, le quai doit être modernisé de façon importante», dit-il.
Les priorités dans Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
«Il reste beaucoup de travail à faire, on est loin d’avoir réglé tous les problèmes de la région. On est là pour écouter les gens», soutient le député issu de la vague orange.
À ses yeux, le débat sur les hydrocarbures prendra beaucoup de place dans la prochaine année. Il se montre favorable à son exploitation, mais dans un cadre très précis. «Il faut trouver le juste milieu. Il ne faut pas mettre à risque les richesses naturelles qu’on a déjà. Je pense en particulier à la pêche.»
Mais le combat afin d’avoir des règles très claires pour la protection de l’environnement est loin d’être gagné, alors que le gouvernement conservateur veut simplifier de beaucoup l’ensemble du processus environnemental. «Toute notre richesse est à risque parce que les conservateurs veulent sabrer dans la protection de l’environnement.»