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19 septembre 2014 9 h 55

Fermeture du Centre Accalmie

POINTE-À-LA-CROIX — Le Centre Accalmie de Pointe-à-la-Croix, annonce sa fermeture temporaire du 3 octobre au 31 janvier inclusivement, soit pour une période de 17 semaines.

Ce centre de crise qui offre de l’hébergement temporaire pour les plus démunis de notre collectivité, clientèle en santé mentale et en toxicomanie, n’a tout simplement plus les moyens de poursuivre son œuvre pour les MRC d’Avignon et de Bonaventure.

Le Centre Accalmie aurait besoin de 650 000 $ pour être en mesure d’être ouvert à l’année. Actuellement, l’Agence de la santé et des services sociaux financent à hauteur de 397 000 $.

Dans la dernière année, Accalmie a reçu 251 personnes, soit un taux d’occupation de 90 %. « Ça ne va pas bien dans la population. On est le dernier filet de sécurité pour les gens en difficultés. On ne veut pas les abandonner, mais l’argent qu’on reçoit ne nous permet de fonctionner que 8 mois par année », soutient la directrice générale du Centre, Dominique Bouchard.

La situation du Centre Accalmie n’est pas unique. Le Sentier de l’Espoir de Ste-Anne-des-Monts, un autre centre de crise, est fermé actuellement pour manque de financement et le Centre Émilie Gamelin de Chandler risque la fermeture en décembre.

« Nous avons tout fait. Nous avons écrit au ministre de la Santé, mais la réponse a été négative », déplore Mme Bouchard. « Ça fait des années qu’on crève de faim. Pourtant, on coûte moins cher que l’hôpital où notre clientèle se ramasse quand nous sommes fermés », précise la directrice.

« Une hospitalisation coûte à l’état plus de 800 $ par jour alors que l’on héberge ici pour 250 $ par jour et on demeure une alternative beaucoup moins traumatisante que l’hospitalisation pour les gens qui ont simplement besoin de faire le point et de venir chercher des outils pour reprendre leur vie en main », ajoute la directrice qui craint par ailleurs de perdre son expertise avec cette fermeture.

« On a une belle équipe stable et efficace, des gens qui se retrouvent au chômage. Seront-ils encore disponibles lorsque nous allons rouvrir? », s’inquiète la directrice.

Ce n’est pas la première fois que le Centre doit fermer. Une première suspension de quatre mois en 2012-2013 était venue surcharger les CLSC et hôpitaux qui répondent aux clientèles en santé mentale et en toxicomanie lorsque le centre de crise est fermé.

Clientèle à risque

Cyndie Leblanc est coordonnatrice des services au Centre Accalmie où elle travaille depuis 18 ans maintenant. La fermeture lui fait craindre le pire pour sa clientèle fragile. « Il y a bien les lignes d’écoute, le CLSC, l’hôpital. On a préparé certaines personnes à cette fermeture-là parce qu’on les sent fragiles, mais on craint certain passage à l’acte [suicide] c’est clair », opine Mme Leblanc.

« Ce n’est pas la première fois qu’on vit une fermeture et ça créer de l’engorgement chez nos partenaires, l’hôpital et les CLSC. Ce que ça fait, ça fait des listes d’attentes. Mais quand t’as besoin, t’as besoin là… pas dans six mois et c’est ce qui met des gens à risque », déplore Mme Leblanc.