Hôpitaux : un déficit qui frôle les 10 M $ dans la région
GASPÉ – Quatre des cinq Centre de santé et de services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine totalisent un déficit non autorisé de 9,6 millions $, au terme de l'exercice financier 2012-2013 qui a pris fin le 31 mars.
Seul le Centre de santé et de services sociaux du Rocher-Percé dégage un surplus pour le dernier exercice.
Une situation qui s’explique : «L’augmentation de l’offre de services sans transformation précoce dans tous les secteurs d’activités pour obtenir des cibles de réduction. On ne pouvait mettre tout en place en même temps dans tous les secteurs pour obtenir des réductions», indique la présidente-directrice générale de l’Agence de la Santé et des services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Yolaine Galarneau.
Les directeurs généraux des établissements ont expliqué à Mme Galarneau qu’ils ne pouvaient mettre en place toutes les mesures dans tous les sites. «Il y a eu du temps et des délais parce qu’on attendait par les expériences internes ou extrarégionales ce qui donnait les meilleurs gains en terme d’efficience», ajoute Mme Galarneau.
Des exemples de projets : la modification des services de téléphonie vers les plateformes IP, le service de la paie, les services informatiques. «Dans tous les services, on allait chercher ce qui était le plus rentable dans les différentes expériences qui avaient lieu dans toutes les régions du Québec», souligne Mme Galarneau.
Des mesures ont été mises en place en début d’année : «Lorsque tous les changements amorcés seront répartis sur toute une année, s’ils avaient été mis en place l’année d’avant, nous aurait amené un déficit nettement moins que 9 millions $», estime la présidente-directrice générale.
Les chiffres
Le CSSS des Îles doit composer avec un déficit de 3,125 millions $, celui de la Baie-des-Chaleurs est de 2,728 millions $, La Côte-de-Gaspé est de 2,471 millions $ et la Haute-Gaspésie se chiffre à 1,276 million $.
Le cas du CSSS de la Haute-Gaspésie est particulier : «Le grand défi est un défi de main d’oeuvre. Il y a beaucoup d’utilisation de main d’oeuvre venant de l’extérieur que l’on doit nourrir, loger, transporter. Ce sont des coûts supplémentaires très élevés. Ils ont pour l’équivalent de 800 000 $ liés au coûts de main d’oeuvre indépendante», explique Mme Galarneau.
La solution passe par une collaboration avec le Cégep de Matane afin de former les infirmières sur place, à Sainte-Anne-des-Monts, comme cela se fait déjà à Maria et à Chandler.
Rocher-Percé
Le seul CSSS qui n’a pas de déficit est celui du Rocher-Percé. L’avance prise par la direction dans les nouvelles façons de rendre les services explique ce succès.
«Cela nous illustre que cela est possible parce qu’ils ont les mêmes budgets sur les mêmes bases que tous les autres. Ils ont subi les mêmes ajustements que tous les autres», soutient Mme Galarneau.
Ils ont amorcé un projet pilote visant à maintenir les personnes âgées à domicile il y a cinq ans. Résultat : il y a actuellement une dizaines de lits de soins de longue durée disponibles.
Le CSSS a eu le mandat d’exporter ce projet dans tous les autres établissements. Aujourd’hui, les CSSS des Îles et de La Côte-de-Gaspé ont aussi des lits disponibles pour cette clientèle.
La prochaine année
Yolaine Galarneau admet être incapable de dire quels seront les défis financiers pour la prochaine année, les établissements étant à déposer les budgets.
Le tout doit être analysé par l’Agence et ensuite par le ministère de la Santé avant d’autoriser des déficits pour l’année financière amorcée le 1er avril.