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17 août 2012 11 h 01

Hydrocarbures : Thomas Mulcair donne la parole aux opposants

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Thomas Mulcair a profité de son point de presse jeudi à Bonaventure pour donner la parole à Danielle Giroux, de la Coalition Saint-Laurent, et à Catherine Johnson, de la communauté de Gesgapegiag.

Le chef de l’opposition à la Chambre des communes a bien sûr fini par commenter le sujet abordé par Mme Giroux et Mme Johnson, l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures dans le golfe Saint-Laurent, mais après avoir offert une tribune de choix aux organismes qu’elles représentent.

Danielle Giroux a d’ailleurs salué cette ouverture d’entrée de jeu, avant de passer rapidement aux inquiétudes des membres de la coalition qu’elle coordonne, à la lumière de la volonté, dit-elle, du gouvernement conservateur de Stephen Harper d’accélérer l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz en mer, au large des côtes de cinq provinces.

«Il y a un grand constat, nous sommes tous voisins», résume-t-elle, après plusieurs mois de contacts avec des groupes de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick, où d’autres groupes militent en faveur d‘un moratoire prolongé sur la recherche d’hydrocarbures.

Elle s’inquiète particulièrement du cadre législatif, qui prévoit une responsabilité civile de seulement 30 millions de dollars pour les sociétés pétrolières, ce qui «est nettement insuffisant», considérant que le désastre de BP dans le golfe du Mexique a causé des dégâts de 37 milliards de dollars.

«Le cadre technologique, dit-elle à propos des techniques utilisées pour explorer et pour extraire des hydrocarbures, de même que l’encadrement pour que les bonnes méthodes soient suivies, «est également insuffisant».

Danielle Giroux voit une urgence sur laquelle le public peut intervenir promptement, en réclamant d’ici le 24 août que le gouvernement conservateur réintègre dans la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale l’obligation d’évaluer les forages exploratoires et les levés séismiques.

«Le forage de BP dans le golfe du Mexique était un forage exploratoire», souligne Mme Giroux. Elle identifie une multitude de facteurs favorisant un moratoire, «les connaissances insuffisantes sur les espèces et les écosystèmes du golfe», l’absence d’urgence pour exploiter le pétrole qui pourrait se trouver dans le sous-sol marin, et «la nécessité de voir le golfe comme un tout».

Il est aussi nécessaire de protéger les activités qui font déjà vivre des milliers de personnes le long des côtes du golfe, «comme la pêche et le tourisme, sans compter leur qualité de vie».
Thomas Mulcair partage les craintes de Danielle Giroux, mais précise que moratoire « n’est pas un terme » qu’il emploie.  
 
Il suggère plutôt le recours au «principe de précaution», voulant que les firmes pétrolières et gazières fassent la preuve qu’elles sont capables d’explorer et d’exploiter les hydrocarbures proprement.

«Je veux prendre Stephen Harper à ses paroles. Il veut montrer que cette exploitation peut se faire sur la base de la science, mais il congédie des scientifiques et musèle ceux qui restent», constate M. Mulcair.

Comme prérequis à une exploration et à une exploitation pétrolière dans le golfe Saint-Laurent «Il faut que ce [les conditions] soit harmonisé, que les mêmes règles s’appliquent à tout le monde [les firmes susceptibles de travailler au large des cinq provinces]».

Il serait inadmissible, croit-il, de remplacer les activités économiques actuelles du «golfe Saint-Laurent, qui fait déjà vivre des milliers de personnes et qui génèrent des milliards de dollars par année», par une industrie reposant sur une ressource non-renouvelable, susceptible de mettre en péril la pêche et le tourisme.

Communauté de Gesgapegiag

Catherine Johnson, directrice générale de l’administration de la bande de Gesgapegiag, a profité de la tribune offerte par le chef du NPD pour statuer qu’à l’heure actuelle, sa communauté «prône le maintien du moratoire sur tout le golfe Saint-Laurent, en matière d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures».

Elle a rappelé que les trois nations autochtones de la Gaspésie avaient droit à leur part des ressources naturelles, qu’elles soient en mer ou sur terre. Jusqu’à maintenant, il n’y a eu aucune discussion valable portant sur cet éventuel partage avec les compagnies pétrolières.

De toute façon, note-t-elle, ces compagnies «ont d’abord la responsabilité de prouver qu’ils peuvent exploiter de façon sécuritaire (…) ce qui n’a pas été fait».

Carte électorale fédérale

Dans un autre ordre d’idée, Thomas Mulcair a indiqué qu’il appuiera la démarche des quatre députés fédéraux de l’est du Québec, dont trois néo-démocrates, dans leur tentative de convaincre la Commission de délimitation des circonscriptions électorales de ne pas abolir l’une d’elles, Haute-Gaspésie-Matane-Matapédia-Mitis.

Les trois circonscriptions refondues seraient les plus populeuses au Québec, tout en s’étendant sur un immense territoire.

M. Mulcair n’a pas spécifié le type de bataille qu’il entend mener, mais «on va se donner les moyens d’encourager les gens de la Gaspésie et espérer avoir un résultat qui tient compte de cette réalité régionale très importante».

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