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11 janvier 2013 18 h 48

Idle No More : manifestation d’appui sur le pont J.C. Van Horne

Plus de 350 personnes ont pris d’assaut le pont J.C. Van Horne entre le Québec et le Nouveau-Brunswick vendredi après-midi dans le cadre du mouvement Idle No More. 

La foule regroupait principalement des Micmacs de Listuguj et de Gesgapegiag, mais des non-autochtones ont également participé à cette marche de solidarité, en appui aux revendications du mouvement.

La manifestation a été organisée par les Micmacs de Listuguj. Des rassemblements de ce genre ont également eu lieu simultanément à plusieurs endroits au Canada.

Un peu après 13h (heure de l’Est), les gens réunis à Pointe-à-la-Croix ont débuté la marche en direction de Campbellton en occupant les deux voies du pont J.C. Van Horne. Ils ont par la suite fait demi-tour afin de revenir du côté québécois.

L’événement s’est déroulé dans le calme sous un ciel ensoleillé. Plusieurs scandaient des slogans contre le gouvernement fédéral, alors que d’autres unissaient leurs voix pour chanter au rythme des sons des tambours. La circulation automobile a été bloquée pendant toute la durée de la marche.

Objectifs

L’événement avait pour objectif d’appuyer les chefs autochtones, dont celui de Listuguj Dean Vicaire, en rencontre avec Stephen Harper à Ottawa. Le conseiller de Gesgapegiag, Quentin Condo, a aussi été mobilisé pour cette rencontre.

Les manifestants souhaitaient aussi faire valoir leur mécontentement envers certaines politiques fédérales, dont le projet de loi C-45, qui modifie les lois sur les autochtones et les pêches, ainsi que le projet de loi C-38, qui modifie le régime d’assurance-emploi.

«Nous supportons les communautés autochtones qui se mobilisent pacifiquement contre un gouvernement qui agit sans consulter les Premières Nations. Aujourd’hui, nous exprimons notre ras-le-bol», a lancé une des participantes, Anita Basque, de Listuguj, alors que le son des tambours se faisait entendre.

À quelques mètres, Brian Caplan, aussi de Listuguj, marchait pour un mouvement qu’il juge «mené par la jeunesse» autochtone du pays. «Leur mobilisation est impressionnante. Ce n’est qu’un début», a-t-il déclaré.

«Une vision commune»

«À travers Idle No More, nous travaillons ensemble derrière un but commun,  soit de changer les relations entre les Premières Nations et le gouvernement», a déclaré Darcy Gray, un des membres du Conseil de bande de Listuguj, lors d’une conférence de presse tenue après la marche.

À l’instar de nombreux manifestants, M. Gray croit aussi que les jeunes sont à la base du mouvement. «Ici, ce sont d’abord eux qui ont entamé des actions», a-t-il dit, en faisant notamment référence au blocus de la voie ferrée, qui perdure depuis quelques jours à la hauteur de Listuguj.

M. Gray a d’ailleurs indiqué qu’il appuyait ce moyen de pression. «Au départ, je n’étais pas d’accord avec ce blocage. Mais quand je suis allé sur place, j’ai compris pourquoi les personnes le faisaient. Ils voulaient réunir [les gens de la communauté] dans une action commune. C’est devenu un lieu de rassemblement.»

À ses côtés, le député fédéral de la Gaspésie-les-Îles, Philip Toone, a réitéré son appui envers les revendications autochtones. Au sujet du blocus de la voie ferrée, M. Toone a dit «avoir de la difficulté avec l’idée», en précisant qu’il «comprenait» les gens à l’origine du moyen de pression. Il a par la suite encouragé les membres de la communauté à poursuivre leurs actions.

Idle No More en Gaspésie

Le mouvement Idle No More bat son plein en Gaspésie depuis quelques semaines. Pendant le temps des Fêtes, les Micmacs ont érigé des barrages sur la route 132, autant du côté de Listuguj que de Gesgapegiag. Depuis quelques jours, des Micmacs bloquent la voie ferrée à la hauteur Listuguj.

Jeudi, la communauté micmaque avait annoncé son intention de lever totalement ce blocus dès vendredi, mais cette décision pourrait être remise en question au cours des prochains jours.