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23 juin 2014 9 h 20

« J’ai été sali, c’est clair », déplore Lelièvre

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PERCÉ — Le député de Gaspé, Gaétan Lelièvre, ne digère tout simplement pas que son nom ait été sali par le témoin A à la commission Charbonneau et déplore ne pas avoir pu être entendu à son tour.

Lors de son récent témoignage, le témoin A a fait plusieurs allégations qui ont fini par être contredites en contre-interrogatoire ou après des vérifications faites par M. Lelièvre, documents à l’appui. À  titre d’exemple, le témoin a déclaré que le fils de Gaétan Lelièvre avait été embauché par Roche comme ingénieur à l’été 2009 en empochant un salaire de 15 000 $ du temps que son père était directeur général de la municipalité. Vérification faite. On sait maintenant que son fils a, dans les faits, empoché 5000 $ et qu’il a travaillé comme assistant technique et signaleur. Au moment de son embauche, un courriel, dévoilé à la commission Charbonneau, envoyé le 23 mars 2009, démontre que le témoin A  a affirmé au directeur régional de Roche, Claude Lescelleur (aujourd’hui décédé) que « ça sera payant pour nous à court comme à long terme (…) C’est comme donner ça à Gaétan… mais indirectement ».

« C’est quoi ça, c’est de l’arnaque! C’est un piège qui a été tendu… », tonne en entrevue téléphonique Gaétan Lelièvre. « J’avais fait mes vérifications à l’époque auprès du ministère des Affaires municipales au moment de l’embauche de mon fils et tout était dans les règles. Écoutez, j’ai décidé de faire de la politique et j’assume les risques qui viennent avec le métier. Se faire salir ça fait partie du jeu. Mais que ça déteigne sur ma famille et qu’on se soit servi de mon garçon pour m’atteindre, je trouve ça bas, très bas! »

BPR, pas Roche

Le témoin a aussi dérapé sur une autre de ses allégations, poursuit M. Lelièvre en rappelant que le témoin a déclaré en 2009 que « les astres sont alignés » pour obtenir un contrat d’une quarantaine de millions de dollars de gré à gré pour un projet de mise à norme de l’eau potable « parce qu’on collabore avec la Ville de Gaspé ». Or, rappelle M. Lelièvre, « on est allé en appel d’offres à travers le Québec comme il se doit et pas en 2009, mais bien en 2012. Et c’est BPR, pas Roche qui a eu le contrat. Tout a été fait dans les normes en vigueur. Et pendant mes neuf années comme directeur général, j’ai toujours agi dans les règles. »

Si M. Lelièvre ne remet pas en question le bien-fondé de la commission Charbonneau, il aurait toutefois souhaité être entendu pour remettre les pendules à l’heure. « Les nouvelles passent. Les gens retiennent les grands titres. J’ai beau donner ma version des faits comme je le fais avec vous aujourd’hui et dans les médias régionaux, mais c’est beaucoup plus difficile de le faire avec les médias (nationaux). Ma réputation ne sera pas lavée à 100 %. J’ai été sali, c’est clair ».

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