La cimenterie pourrait être alimentée par du pétrole albertain
GASPÉ – Du coke de pétrole provenant des sables bitumineux de l’Alberta pourrait alimenter en combustible la future cimenterie de Port-Daniel-Gascons.
Selon Le Devoir, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et Greenpeace avancent que « si le projet d’inversion du flux dans l’oléoduc d’Enbridge va de l’avant, Suncor pourrait construire une unité de cokéfaction à sa raffinerie de l’est de Montréal, un secteur déjà lourdement affecté par la pollution atmosphérique. »
Le quotidien affirme, selon une source, que « le coke de pétrole sera la principale source même si l’entreprise détient aussi les permis pour se servir de pneus et de charbon » pour chauffer le four.
Les deux organismes avancent que la cimenterie deviendrait ainsi le plus gros incinérateur de coke de pétrole au Québec. Le quotidien affirme que la cimenterie relâchera 1,7 million de tonnes de GES par année au cours des cinq premières années d’exploitation au titre d’une transformation annuelle de 2,2 millions de tonnes de calcaire, ce qui représente l’émission annuelle de plus 600 000 voitures.
L’étude souligne aussi que « le coke de pétrole contient des volumes significatifs de particules […] ainsi que deux métaux toxiques émis sous forme de particules qui sont particulièrement préoccupants, soit le nickel et le vanadium. Ces particules peuvent occasionner des problèmes cardiaques et respiratoires ».
BAPE?
En réaction, le groupe Environnement Vert-Plus a confié au Devoir qu’il continuera de demander un BAPE pour faire la lumière sur l’ensemble du dossier.
Cependant, la première ministre Pauline Marois avait indiqué à la fin du caucus du Parti québécois, à la fin août, à Carleton-sur-Mer, que le projet de cimenterie pouvait aller de l’avant sans un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Elle avait indiqué au sujet de la pertinence d’une telle étude que « ce n’est pas prévu puisque ça ne répond pas aux critères habituels d’un BAPE. Nous avons examiné ce projet sous tous les angles environnementaux et pour l’instant, il n’y a pas de barrières réelles à ce projet. Il y a des balises cependant qu’on pourra mettre en place pour nous assurer que l’environnement est protégé, mais il n’y a pas d’entraves majeures ».