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7 février 2013 13 h 28

La Gaspésie aura bientôt sa ligne Info-aidant

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Les proches aidants de la Gaspésie qui appelleront la ligne Info-aidant pourront bientôt parler à une intervenante qui répondra d'un bureau situé sur leur territoire.

La ligne téléphonique Info-aidant, 1-855 8LAPPUI (1-855-852-7784), a été lancée à l’échelle nationale le 6 novembre. Depuis ce temps, les Gaspésiens et Madelinots qui composaient ce numéro se faisaient répondre par quelqu’un de l’extérieur. Mais, dans quelques semaines, ils n’auront maintenant qu’à composer le 1 855 852-7791 pour parler à une intervenante basée à Chandler. Cette personne-ressource, qui a été embauchée mardi par l’organisme qui gère ce service, soit L’Appui Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, entrera en fonction lundi.

L’Appui a pour mission d’aider les proches aidants non rémunérés qui s’occupent de personnes en perte d’autonomie. La section régionale a aménagé ses bureaux à Chandler à la fin décembre. Son directeur général, Raynald Blais, a été engagé le 5 novembre. «On est passés de la phase de démarrage à la phase de déploiement», souligne-t-il.

Même s’il est entré en fonction depuis quelques mois seulement, le directeur général a déjà pu constater que ce service était nécessaire sur le territoire. «J’ai déjà personnellement reçu des appels de gens de la région», souligne-t-il.

Besoins

Selon le porte-parole, les situations sont complexes. «Le proche aidant appelle pour toutes sortes de raisons, raconte-t-il. Qu’il travaille ou non, qu’il soit âgé ou non, le proche aidant a de plus en plus de charge sur les épaules, qu’elle soit émotive, financière ou physique. Il ne sait parfois pas où donner de la tête parce que, dans certains cas, c’est une personne isolée.»

Pour Raynald Blais, chaque cas est différent. «Des fois, on va avoir besoin de savoir comment procéder par rapport à un parent qui est en fin de vie ou par rapport à l’héritage, comment éviter une chicane de famille ou comment arriver financièrement, donne-t-il en exemples. Pour d’autres, c’est parce qu’ils vivent de la détresse, ils n’en peuvent plus. Pour d’autres encore, c’est parce qu’ils ont besoin de répit. Enfin, ça peut aussi être une combinaison de tout ça.»

L’Appui Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine a deux mandats principaux: mettre en place la ligne Info-aidant et veiller à son financement. Les services de l’organisme comprennent quatre volets: l’information, la formation, le soutien psychologique et le répit. Cela devient complémentaire aux services qui peuvent déjà être offerts à la clientèle par les centres de santé et de services sociaux, les centres d’action bénévole et les organismes pour aînés.

Phénomène grandissant

Selon M. Blais, le phénomène des proches aidants est en croissance. «La perte d’autonomie des gens aidés est grandissante parce qu’ils sont de plus en plus âgés et qu’ils veulent de plus en plus rester à la maison, explique l’ancien député fédéral. C’est connu qu’aujourd’hui, on vit de plus en plus vieux.»

«Le taux de personnes âgées de 65 ans et plus représente 20 % de la population de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, alors qu’il est de 17 % à l’échelle du Québec, poursuit-il. D’ici 2031, on prédit que ce sera 40 % de la population de la Gaspésie et des Îles qui sera âgée. Cette proportion-là sera encore plus âgée qu’aujourd’hui!»

Clientèle plus élevée dans la région?

Même si, pour le moment, il est impossible de chiffrer le nombre de proches aidants sur le territoire de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, ni de savoir la proportion d’appels provenant de la région qui ont pu être traités par la ligne d’écoute et d’aide provinciale, Raynald Blais en déduit que les proches aidants sont sans doute plus nombreux dans la région.

«C’est non seulement à cause de la démographie vieillissante, mais c’est aussi à cause de la culture, décrit-il. Nos caractéristiques conviviales, notre histoire et notre esprit d’entraide jouent un facteur.» Les proches aidants sont en majorité des femmes qui sont, elles-mêmes, souvent âgées.

Par conséquent, le porte-parole en conclut que les besoins sont grandissants. «Les besoins sont à la fois complexes et criants», constate M. Blais. Selon lui, l’émergence de groupes qui prendront bientôt forme à Percé et à New-Richmond en témoigne. «Il y a deux groupes qui sont en train de se former, un dans la MRC du Rocher-Percé, l’autre dans la Baie-des-Chaleurs, se réjouit-il. Ils ont décidé de se rassembler parce que les besoins sont là. Il y a une urgence qui est en train d’éclore.»

Même s’ils n’ont pas de liens directs avec L’Appui, ces groupes travailleront en collaboration avec celui-ci.