• jeudi 18 avril 2024 19 h 03

  • Météo

    0°C

  • Marées

Actualités

2 août 2012 19 h 44

La Gaspésie mobilisée pour la construction navale dans l’Est

Partager

Toutes les chambres de commerce de la Gaspésie emboîtent le pas, avec celles du Bas-Saint-Laurent et des Îles-de-la-Madeleine, pour appuyer leur homologue de la région de Matane dans son plaidoyer en faveur de la construction navale.

Cela fait suite au mouvement initié en juin par la Chambre de commerce région de Matane après l’annonce de la mise en vente du chantier maritime Davie de Lévis, sur la rive sud de Québec. Le président de la Chambre profite du momentum pour demander au gouvernement du Québec de transférer le contrat de construction des deux navires de la Société des traversiers du Québec (STQ), qui avait été accordé sans appel d’offres à la Davie.

«Il est pratiquement impossible qu’un acheteur éventuel puisse prendre possession du chantier Davie, de compléter les trois navires qui s’y trouvent et de fabriquer les traversiers de la STQ selon l’échéancier qui avait été annoncé, croit Richard Godbout. La Chambre de commerce région de Matane s’est donné un mandat clair: celui de ramener la construction des traversiers de Baie-Sainte-Catherine-Tadoussac dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Les élus s’en mêlent

Le préfet de la MRC de Matane, fort d’une résolution de son conseil des maires, a fait connaître son appui à cette mobilisation. Il interpelle aussi toutes les MRC et les conférences régionales des élus de l’Est-du-Québec à joindre leur voix à celle de Matane afin de mettre sur pied une coalition en faveur de la construction navale. «Si le secteur maritime est un créneau d’avenir pour nos régions, on doit se mobiliser, exhorte Pierre Thibodeau. Les bateaux ne se construisent pas en Abitibi. Il faut, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, retrouver notre mémoire maritime!»

Outre les MRC de Matane et de la Côte-de-Gaspé qui profiteraient des retombées à cause de la présence de trois chantiers maritimes, le président de la Chambre de commerce région de Matane estime que les autres MRC de l’Est-du-Québec y trouveraient également leur compte.

«Si on parle de construction navale, on doit penser à de l’acier, de la fibre de verre, de la tuyauterie variée, de l’équipement électronique, etc., rappelle Richard Godbout. On parle de matériaux, mais on doit surtout penser aux emplois créés ou consolidés en région. Le rayonnement d’un projet de construction amènerait du travail pour des soudeurs, des mécaniciens, des électriciens, des ingénieurs et combien d’autres corps de métier?»


Oui pour Méridien Maritime, mais il y aussi Verreault Navigation

Suite à l’annonce récente d’un prêt sans intérêt de 12 millions$ par le gouvernement du Québec pour la construction d’une cale sèche de Méridien Maritime de Matane à Gros-Cacouna, près de Rivière-du-Loup, le préfet Thibodeau et le député Bérubé ont démontré beaucoup d’enthousiasme. Ils tiennent néanmoins à rappeler le projet d’agrandissement de la cale sèche de Verreault Navigation des Méchins, située aux confins des MRC de Matane et de La Haute-Gaspésie.

Le préfet de la MRC de Matane a d’ailleurs demandé l’appui de son homologue de La Haute-Gaspésie, Allen Cormier. «Le chantier Verreault est important pour nous parce que la moitié des travailleurs viennent de La Haute-Gaspésie», souligne ce dernier.

Réaction du côté du chantier Davie

Même s’il n’est pas en défaveur de la mobilisation régionale qui s’organise autour de la construction navale, le promoteur pour la relance du chantier Davie, Michel Juneau-Katsuya, croit plutôt que les gens d’affaires et les décideurs de l’Est-du-Québec auraient intérêt à se joindre aux efforts de sauvetage du chantier de Lévis.

«Seule la Davie a la capacité physique d’attirer les clients internationaux et ces derniers sont maintenant prêts à venir à Lévis, estime l’homme d’affaires. Cette réalité nécessitera que la Davie s’allie avec les chantiers de la région, d’où le vrai développement de l’industrie maritime au Québec et au Canada. Si on veut un vrai développement économique, il faut penser à la convergence et non à la concurrence entre nous.»

Cet article été mis à jour le vendredi 3 août à 9H00.