La promotion du homard gaspésien a porté ses fruits
CHANDLER- La campagne de traçabilité du homard par le Regroupement des pêcheurs professionnels du Sud de la Gaspésie porte ses fruits, mais le prix de vente est encore trop bas.
« Cette année, la chute des prix de vente est beaucoup moins importante en Gaspésie qu’aux Îles-de-la-Madeleine ou au Nouveau-Brunswick », indique le directeur général du regroupement des pêcheurs professionnels du Sud de la Gaspésie, O’Neil Cloutier.
Une bonne saison a favorisé les marins cette année. « Les captures ont augmenté 12 à 15% au total, les deux dernières semaines ont été très importantes», raconte M. Cloutier, pêcheur à Percé.
L’étiquetage du homard gaspésien et la campagne de marketing qui a accompagné ce projet a permis d’augmenter la demande envers le produit. Les pêcheurs gaspésiens ont pu vendre leur homard en moyenne à 4,40$ la livre alors qu’aux Îles-de-la-Madeleine, le prix est de 4,30$ livre et de 3,25$ la livre à l’Île-du-Prince-Édouard.
Plusieurs partenaires ont été sollicités. La Fédération des producteurs de lait a fourni les médaillons de traçabilité sur les homards. La chaine Métro est la seule bannière à faire la promotion de ce produit gaspésien. La vaste opération marketing auprès des chroniqueurs de cuisine web a été un succès.
Fidéliser la clientèle
Toutefois, le prix de vente continue a baisser. En un an il a diminué de 5%. « Notre regroupement a pour objectif de valoriser les intérêts des pêcheurs en Gaspésie et la seule façon pour nous de d’obtenir un meilleur prix, comme on ne vend pas, c’est d’influencer la demande en se distinguant », explique M. Cloutier.
Les pêcheurs ont réussi à fidéliser la clientèle qui peut désormais attacher un goût et une certaine qualité de produit au homard gaspésien. « Les consommateurs ont posté d’excellents commentaires sur les réseaux sociaux, ils pouvaient correspondre directement avec le pêcheur et ils appréciaient cet outil de traçabilité, » raconte M. Cloutier.
Augmentation des coûts de production
Le coût de production a aussi augmenté pour les professionnels de la pêche. Cette année, les prix des appâts et du carburant sont monté en flèche.
Les pêcheurs demandent toujours que le prix du homard soit fixé à 5$ la livre. « Ce seuil a été établi par une étude économique du MAPAQ pour assurer la viabilité des entreprises de pêche », précise M. Cloutier.
Selon lui, le coût de travail a aussi explosé ses dernières années. « Les coûts de l’employé ont augmenté avec le resserrement de l’assurance emploi », précise-t-il. La concurrence augmente. « Nous avons choisi d’augmenter les calibres de pêches pour favoriser la conservation de nos homards, mais pas les pêcheurs de l’Île du-Prince-Édouard qui peuvent prendre des homards plus petits et ainsi faire diminuer les prix de vente », indique M. Cloutier.
Dans ce contexte, l’opération de promotion sera reconduite. « Nous n’avons pas le choix, le gouvernement canadien ne réduira pas l’offre », répond le directeur général du regroupement.